Les orthophonistes font partie des professions de santé et sont paramédicaux ; ils travaillent sur prescription médicale. Ils prennent en charge les personnes qui présentent des troubles de la communication (voix, parole, langage oral et écrit) à tous les âges de la vie dans un objectif de rééducation ou réadaptation suivant les cas. Ils sont actuellement formés en quatre années universitaires après le bac, sous réserve d’avoir réussi un concours d’entrée : beaucoup de candidats : pour exemple lors du dernier concours à Amiens : plus de 1500 candidats pour 30 places.Ils dépendent de deux ministères : la Santé et l’Enseignement supérieur /recherche.
La Fédération Nationale des Orthophonistes mène un combat pour la reconnaissance de leur formation au niveau Master. Je les soutiens dans cette démarche.
Depuis plusieurs années, les représentants de la profession ont travaillé en lien avec le ministère de l’enseignement supérieur à la réingéniérie du diplôme, passage obligatoire puisque les formations universitaires doivent s’inscrire dorénavant, suivant les accords européens de Bologne, dans le processus LMD (Licence, 3ans, Master, 5ans, Doctorat). A l’issue de ce travail, il a été reconnu par le ministère de l’enseignement supérieur que la formation actuelle correspondait à 4 années et un semestre suivant le calcul d’unités de valeur en vigueur : une année = 60 ECTS, hors les études actuelles totalisent 270 ECTS.. Le représentant du ministère s’est donc prononcé logiquement pour le grade Master (soit 5 années d’études) le 31 mars 2011. Le 6 octobre 2011, une manifestation nationale a rassemblé à Paris 2 500 orthophonistes et étudiants en orthophonie pour dénoncer le mutisme du gouvernement Fillon.
Le 28 octobre 2011, M. Xavier Bertrand a publié un texte proposant deux vitesses de formation (ce que la profession a toujours refusé car cela aboutirait à la dévalorisation et au démantèlement de la profession pour les raisons suivantes.- la très grande majorité des orthophonistes seraient formés en M1, c’est à dire 4 années, donc supression de 30 ECTS
- quelques « élus » seraient spécialisés et formés en M2 donc Master et seraient appelés « orthophonistes praticiens »
- les M1 verraient leur champ de compétences gravement amputé, ils ne seraient plus habilités à prendre en charge certaines pathologies (AVC, Alzheimer, autres pathologies d’origine neurologique, surdité, voix, déglutition)
- le niveau M1 n’existant pas dans le système LMD, le niveau réellement reconnu serait donc la Licence (3ans).
- aucune ouverture vers un accès à la recherche en orthophonie
Et, plus grave, pour les patients, cela entrainerait une très forte diminution de l’offre de soin sur le territoire. En effet, il est aisément imaginable que les « orthophonistes spécialisés », peu nombreux, exerceraient dans les grands centres urbains en lien avec les CHU. Pour se rendre en rééducation, il ne sera pas rare de devoir faire 50 ou 100 kms, 2 ou 3 fois par semaine. Que penser de la fatigue que cela induira pour les patients, du coût pour la collectivité (trajet en VSL), de la méconnaissance par le professionnel du milieu de vie du patient, ((alors que l’on développe une prise en charge au plus près du quotidien et qui tient compte du milieu de vie).
Depuis la Fédération Nationale des Ortophonistes continue son combat pour cette juste reconnaissance et sollicite les parlementaires. Je les soutiens car cela me parait juste mais aussi car je suis convaincu de leur utilité pour éviter à un enfant de décrocher.
J'ai ainsi interpellé la Ministre de la Santé et des Affaires Sociales pour rappeler les engagements pris par notre famille politique, mais aussi pour dire l'urgence qu'il y a à agir.
Ma question écrite du 13 novembre 2012 (n°10010)
M. Olivier Dussopt attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur la volonté exprimée par les orthophonistes de voir leur formation initiale reconnue au grade de Master. Le congrès de Bologne en 1999 a initié un processus de refonte des études universitaires en instituant une harmonisation de celles-ci en trois niveaux : Licence-Master-Doctorat (LMD). En décembre 2009, le gouvernement précédent avait lancé un programme d'intégration des professions paramédicales dans ce processus LMD. À ce titre, l'ensemble de la profession d'orthophoniste s'est investi dans la réingénierie de leur diplôme afin de définir le contenu pédagogique d'une formation en adéquation avec le modèle universitaire LMD. En mars 2011, le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche a proposé, au regard des activités et compétences validés par le ministère de la santé, du niveau actuel de la formation et de l'avancée des travaux concernant le référentiel « formation », de reconnaître la formation des orthophonistes au grade de Master. Or l'ancien ministre de la Santé, cosignataire de ce diplôme, n'était pas parvenu à un accord avec la profession afin de reconnaitre le grade de Master comme niveau d'autorisation d'exercice pour la pratique de l'orthophonie. Aujourd'hui, les professionnels de l'orthophonie continuent de travailler sur le référentiel « formation » sans bénéficier d'un cadre clairement défini par leurs ministères de tutelle et souhaitent obtenir une réponse du Gouvernement afin d'être prêts pour la rentrée universitaire 2013. Par conséquent, il lui demande de bien vouloir lui faire connaître sa position sur ce dossier et si elle compte, le cas échéant, reconnaître le grade de Master à la formation initiale en orthophonie.
Merci Monsieur le Député d'avoir si bien résumé le combat que toute la profession mène depuis plusieurs années pour une formation solide et porteuse de soins efficaces, pour tous les patients, sur tout le territoire français.
Merci pour votre soutien attentif et éclairé.
Rédigé par : Brunosarrodet | 02 décembre 2012 à 11:00
Merci, MERCI pour votre soutien !
C'est grâce à des gens comme vous que nous trouvons le courage de ne rien lâcher !
Sécotine, orthophoniste motivée et mobilisé, toujours !
Rédigé par : Anne Jacquesson | 02 décembre 2012 à 13:47