Environ 7,9 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, soit 13,2% de la population, selon l’enquête de l’INSEE publiée à la mi-juillet. Les chômeurs ont un niveau de vie inférieur de 35% à celui des actifs.
Depuis 2002, la pauvreté ne recule plus en France, selon la dernière livraison de l’enquête INSEE sur les revenus, portant sur 2006. Cette année-là, 7,9 millions de personnes, soit 13,2% de la population, vivaient en France métropolitaine sous un seuil de pauvreté correspondant à 880 euros par mois. Selon la norme européenne, le seuil de pauvreté est fixé à 60% du niveau de vie médian de la population (1 470 euros par mois) (1). Ce taux est resté globalement stable depuis 2002, après une décrue - modeste - d’un point entre 1996 et 2002. L’INSEE note même une « intensification » de la pauvreté : le niveau de vie médian de la population pauvre (720 euros par mois en 2006) s’écarte depuis 2002 du seuil de pauvreté. En d’autres termes, les pauvres ne sont pas plus nombreux, mais ils sont de plus en plus pauvres. Une étude complète ces chiffres, il s'agit du pourcentage de ménages ne partant pas en vacances qui ne fait qu'augmenter (article nouvel.obs.com).
Les familles monoparentales les plus touchées
Sans analyser les causes de la pauvreté, l’INSEE note qu’elle touche plus les familles monoparentales. En 2006, « 30,3% des personnes vivant au sein d’une famille monoparentale sont confrontées à la pauvreté, soit 2,3 fois plus que dans l’ensemble de la population », souligne l’étude. Cette situation concerne 1,6 million de personnes, et dans 91% des cas, il s’agit d’une mère seule avec ses enfants. Ces femmes sont 35 % seulement à avoir un emploi. Le taux de pauvreté est également élevé (20%) dans les familles comptant trois enfants ou plus. Du point de vue géographique, la pauvreté est plus prégnante dans les villes de plus de 20 000 habitants, avec un taux de 15%, contre 12% dans les communes rurales. Paris est une exception, avec un taux de 10 % de pauvres.
L’INSEE n’explore pas le lien entre chômage et pauvreté, mais il apparaît clairement dans les données sur les niveaux de vie. Ainsi, « le niveau de vie moyen d’un chômeur est inférieur de 35% à celui d’un actif qui a un emploi », notent les auteurs de l’étude. En moyenne, les chômeurs vivent avec 1 220 euros par mois, contre 1 869 pour un actif en emploi. En revanche, les retraités ont un niveau de vie comparable à
celui des actifs, les revenus du patrimoine venant compenser l’écart des retraites avec les salaires. Les jeunes de moins de 25 ans, plus touchés par la pauvreté, ont un niveau de vie plus faible que le reste de la
population. « S’ils vivent seuls, ces jeunes forment des ménages à faibles revenus en raison de difficultés d’insertion sur le marché du travail ou de salaires moins élevés perçus en début de carrière ; s’ils vivent chez leurs parents, ils réduisent le niveau de vie du ménage car ils n’apportent que peu voire pas du tout de revenus en représentant 0,3 ou 0,5 unité de consommation », détaille l’INSEE.
Les familles les plus riches se sont enrichies
À l’autre bout de l’échelle, les plus riches se sont enrichis. Alors que le niveau de vie médian de la population a progressé de 1,7% par rapport à 2005, le niveau de vie des 10% de la population les plus
aisés, qui ont un revenu supérieur à 2 765 euros par mois, a augmenté de 2,9%. Ces personnes ont bénéficié notamment de la baisse de l’impôt sur le revenu, puisque les impôts ont représenté, en 2006, 18,8% de leur revenu disponible, contre 20,3% en 2005.
Les 20% les plus riches de la population disposent de près de 40% des revenus totaux en France, tandis que les 20% les plus pauvres s’en partagent 9%.
(1) Le niveau de vie médian n’est pas une moyenne mais le niveau qui sépare en deux la population : la moitié des Français vivent au-dessus, l’autre en dessous.
Inversement et sans connaître les chiffres on peut dire que la richesse ne recule pas en France ; et on peut dire aussi que l'un et l'autre phénomènes sont reliés structurellement.
Il serait temps de sortir des analyses et indéfinies mesures techniques et de mettre l'ensemble du système (socio , économique, politique, médiatique.....) ..à plat , le soumettre à l'analyse et au débat public approfondi.
On ne peut continuer à foncer droit dans le mur et à s'en remettre aux seules alternances politiques . Un immense effort national est aujourd'hui requis, impliquant l'ensemble des citoyens et de leurs représentants.
Cette situation est insupportable et va devenir explosive.
Le seul mérite que je lui trouve , parce que ce sont derrière les chiffres des souffrances humaines au quotidien, c'est que seule une profonde crise socio économique pourra sortir la société de sa torpeur ; en sachant que rien n'est gagné , et que la raison et l'intelligence collective peuvent cèder le pas à la barbarie si en amont nous n'avons pas l'intelligence de poser officiellement et d'une manière organisé le débat.
Beaucoup de signaux , dans nombres de domaines vitaux , économie , climat , énergie... etc sont au rouge et devraient nous inciter à organiser un retour sur soi collectif , un grenelle sociétal participatif cherchant à mettre à plat et comprendre globalement les mécanismes , les enjeux , les possibles.
Rédigé par : Di Girolamo | 31 juillet 2008 à 14:55
Bonsoir,
Forcément, il y aura de plus en plus de pauvres car si la solution c'est d'aider les plus pauvres, les autres vont devenir automatiquement pauvres à leur tour et s'y ajouteront.
Ce système est déplorable et actuellement, la seule solution pour repartir sur des bonnes bases, c'est un "nouveau 14 juillet 1789". C'est parti trop loin !
Rédigé par : Leclercq Claude | 01 août 2008 à 20:32