L’examen du Compte Administratif 2015 de la Ville d’Annonay est riche d’enseignements. Nous avons su maîtriser nos dépenses de fonctionnement en ne consommant « que » 96% de ce qui était prévu et, dans le même temps, nous avons réalisé plus de recettes qu’attendu avec un taux de réalisation à 101%.
Cela nous permet deux choses :
1.Préserver notre capacité d’épargne malgré un environnement défavorable
Entre 2014 et 2015 notre épargne de gestion subit ainsi une érosion et nous en connaissons les raisons :
- nos dépenses de gestion progressent, même si cette progression est assez modérée : + 1,4 %. Dans le détail, les charges générales (fournitures, énergies, prestations,…) baissent de 3,1%, les subventions restent stables et les charges de personnel augmentent d’un peu moins de 3% sans recrutement supérieur mais avec de nombreux changements de grades et réussites aux concours internes.
- nos recettes de gestion stagnent, et diminuent même un peu : - 0, 2 %, cela s’explique par la baisse de 6.2% des dotations de l’Etat.
Ainsi, l’évolution de nos recettes fiscales est entièrement amputée par la baisse des dotations de l’Etat et nous devons, par ailleurs, faire face à la progression de notre contribution aux fonds de péréquation comme les années précédentes. Face à ce scénario, qui se répète, nous avons su, avec le concours des services municipaux, mettre en place une politique de maîtrise de nos dépenses courantes, avec des charges à caractère général qui baissent pour la 3ème année consécutive.
A cela s’ajoute une baisse significative de notre annuité d’emprunt en 2015 (- 416 000 €), grâce à une politique modérée de recours à l’emprunt et ajustée au plus près de nos besoins. C’est aussi et surtout le fruit du désendettement de la Ville. En huit exercices, la dette de la Ville a baissé de 9.5M d’euros pour atteindre 11.17M d’euros.
L’exercice 2015 se solde donc par une épargne nette positive et même en progression par rapport à 2014. La Commune d’Annonay continue ainsi d’épargner pour financer directement ses investissements. Nous épargnons, dans des proportions plus importantes que prévues au moment de l’établissement du budget : ainsi notre épargne de gestion est supérieure de + 40 % à celle attendue ; pour notre épargne brute on est à + 61 %
Quant à l’épargne nette c’est encore plus marqué, car nous étions sur la perspective d’une épargne légèrement négative (- 89 000 €) et nous terminons avec une épargne positive à + 847 000 €.
2.Niveau d’investissement maintenu, tout en poursuivant le désendettement
Grace à la préservation de notre capacité d’autofinancement nous maintenons notre niveau d’investissements, alors que l’Association des Maires de France note, au plan national, un recul de plus de 13 % des dépenses d’équipement du bloc communal. C’est le cas en 2015 comme en 2014 alors que nationalement, ces deux années se sont traduites par des baisses fortes de l’investissement des communes.
Nous continuons d’investir et nous continuons de nous désendetter. Le niveau de la dette par habitant est d’ailleurs significativement plus faible qu’ailleurs avec désormais 670 euros par habitants contre 1566 en moyenne pour les autres communes de plus de 10 000 habitants en Ardèche.
Notre capacité de désendettement, c'est-à-dire la mesure de notre solvabilité, est stable sur ces dernières années, mais surtout elle se situe à un niveau tout à fait satisfaisant (autour de 4,5 ans), en dessous des moyennes observées (autour de 5,7 ans) et, comme l’a rappelé François CHAUVIN loin de la zone d’alerte (à partir de 12 ans). Cela signifie que dans la période difficile que nous traversons nous avons su à la fois garantir un niveau certain d’investissement tout en préservant nos équilibres financiers, signe évident d’une gestion saine de nos finances communales. Cet effort sera poursuivi au service des intérêts de notre ville et de ses habitants.
Enfin, dernier signe positif à souligner, nos valeurs locatives augmentent. Depuis 2008, nous veillons à ne pas augmenter les taux d’imposition de la Commune mais nos valeurs locatives progressent : d’une part par la revalorisation forfaitaire annuelle votée par le Parlement, d’autre part du fait des constructions nouvelles et des investissements privés faits sur la commune. Ainsi, en 2015 les bases de Taxe Foncière Bâtie ont augmenté de 2,53%, ce qui correspond à la revalorisation forfaitaire pour 0,9% et à un dynamisme des investissements pour 1,6%. C’est un signe encourageant et on retrouve la même tendance pour la taxe d’habitation.
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