Le
Secteur Ouvert des Arts de la Rue, association bien implantée sur le bassin d'Annonay, vient d'accéder à une reconnaissance nationale
importante. En effet, Aurélie Filipppetti, Ministre de
la Culture, vient de lui attribuer le titre de centre national des arts de la
rue. Cela fait du SOAR un des lieux ressources majeurs en France dans le
domaine du spectacle de rue.
C'est la
reconnaissance du travail d'une équipe, professionnelle et bénévole, engagée, qui a su affronter les obstacles depuis plusieurs années. Né sous la forme d'une section
d'activité de la MJC d'Annonay, le SOAR
a d'abord été l'organisateur du festival annonéen des Arts de la Rue. Une réussite
qui - sans nier les difficultés inhérentes à ce type de manifestations,
attirait jusqu'à 50000 spectateurs en trois
jours dans les rues d'Annonay. C'est ce festival qui a été supprimé par nos prédécesseurs en mairie d'Annonay au début des années 2000. L'équipe s'est réorganisées et a restructuré sa programmation avec l'appui
des communes alentours. C'est devenu une programmation culturelle à l'échelle de tout le Nord Ardèche mais aussi du parc naturel régional du Pilat et des confins de la Drôme et de l'Isère.
En 2008,
Annonay à retrouvé sa place dans cette programmation et aux côtés des partenaires que sont
l'Etat, la Région et le Département.
Aujourd'hui,
le SOAR représente environ 8 emplois
salaries et s'appuie sur de nombreux bénévoles pour animer et organiser sa programmation annuelle
faite d'éclectisme et de qualité. C'est aussi un acteur important dans le monde des
interventions scolaires et périscolaires mais aussi de plus
en plus souvent dans le domaine du développement social urbain, au
cœur des zones dites sensibles.
Ruralité et urbanité sont investies par des compagnies, des sons, des images et
des émotions.
C'est
aussi une manière, pour la Ville par son
inscription dans la programmation annuelle tant classique que scolaire, de
poursuivre d'autres objectifs. En mettant la culture dans la rue, nous la
mettons dans les têtes et les foyers. En faisant
entrer la culture et les arts de la rue dans les écoles,
nous donnons aux enfants des références que leurs familles n'auraient pu leur apporter. En
amenant la culture sous les fenêtres et sous les yeux, nous
provoquons la confrontation d’univers, de valeurs et de
visions de la société. En provoquant ces rencontres, nous voulons faire naître des émotions et prend conscience de
la richesse des altérités. De toute les altérités comme toutes les cultures.
Parfois dérangeant. Parfois cruel. Parfois émouvant. Chaque spectacle recèle
son alchimie propose qui séduira ou pas l'œil qui l'observe et l'oreille qui l'entend. Nous
poursuivons ces objectifs dans le domaine des arts de la rue comme dans les
autres : art contemporain, musique actuelle, cinéma
d'auteur, cirque, apprentissage de musique...notre ville est riche de
structures culturelles fortes. Groupement d'art contemporain, MJC, Une Île au Large, Conservatoire municipal de musique...tous
concourent à cette éducation ou cette ouverture culturelle de tous, petits et
grands.
Un des
fondements de mon engagement politique, le fondement principal même, est le combat pour l'égalité des chances. Trop souvent le destin semble être joué au berceau et la reproduction
sociale est une constante de notre société. Les clefs de l'ascenseur social sont aussi dans la
capacité des uns et des autres à maîtriser des références, des codes, reconnaître et appréhender des formes
d'expression.
Modestement,
avec nos moyens, nous y contribuons.
C'est là la raison de notre politique culturelle. Là qu'est notre volonté de considèrera la culture comme un outil de citoyenneté mais aussi un vecteur de démocratie.
Sans égalité, la liberté ne reste qu'un mot et la
marche vers l'égalité emprunte aussi le chemin de la connaissance et de
l'ouverture. Hannah Arendt écrit, dans son ouvrage consacré au procès d'Eischmann, que c'est dans
le vide des esprits que s'ancre le mal. Notre ambition est de ne pas le laisser
s'ancrer. Notre but n'est pas de formater mais d'ouvrir et de construire des
esprits critiques. Libres de leurs pensées et émancipes de tout préjugé. De donner aux uns et aux autres une possibilité supplémentaire d'échapper à la machine infernale du
predeterminisme social, de l'autocensure qui légitime
la violence symbolique d'une société qui disloque celles et ceux qui veulent s'écarter d'une route déjà tracée.
Le SOAR,
par son action et ses valeurs, participe à cela. C'est la raison de
notre soutien. C'est aussi la raison de cette reconnaissance nationale qui
vient souligner l'excellence du travail réalisé tant en matière de programmation, de
diffusion que d'aide à la création. C'est une reconnaissance qui honore tout un bassin
de vie et toutes celles et ceux qui, depuis longtemps, parfois seuls et par
tous les temps, ont accompagné cette belle aventure. Elle
continue !
Les commentaires récents