Orientations budgétaires de la Ville d’Annonay : un débat tronqué, des informations incomplètes

Il est encore une fois regrettable que le document servant de base au débat d’orientations budgétaires se borne à des présentations comptables et finalement ne comporte pas de vraies orientations, au sens politique du terme. Ce ne sont pas les trois projets de chantiers énumérés à la fin qui constituent une orientation.

Et si une seule chose devait être notée, c’est d’ailleurs là la volonté de la majorité municipale, c’est que l’équilibre financier est atteint. La Ville dégage même des excédents. C’est le moins que l’on pouvait attendre, surtout si l’on se remémore la hausse de 25% des impôts locaux en 2002 et la diminution drastique des subventions aux associations.

Par ailleurs, le débat d'orientation sera une nouvelle fois tronqué puisque réduit à cette présentation, nos observations et une réponse que l'on espère un peu plus à propos qu'habituellement. En effet, lire un document établi auparavant ne constitue que rarement une réponse aux questions posées en séance.

Pour revenir aux « orientations » proposées, une chose nous semble ne pas avoir été prise en compte.

Il s'agit du dossier ANRU. En effet, le projet ANRU est estimé, selon Monsieur Entressangle, Adjoint au Maire, en commission municipale « Vie des Quartiers », à 25 millions d'euros. Les différents tableaux prévisionnels font apparaître une demande de subventionnement importante auprès de l’agence nationale, souvent comprise entre 50 et 75% des projets présentés.

Ainsi, pour les démolitions d'ores et déjà effectuées, le financement prévisionnel prévoit que 75% de ces travaux déjà effectués soient pris en charge par l’ANRU.

Or, ce dossier ANRU n’a été déposé que tout récemment, le 30 janvier, et que l’on ne sait pas encore s’il relève des catégories 1, 2 ou 3 en termes de priorités nationales.

Nous voudrions connaître quelles garanties a la Ville en termes de financement ANRU. En effet, nous savons tous que les demandes déposées auprès de l'ANRU par les différentes villes excèdent très largement les crédits attribués à l’agence, il est cité une demande 1,5 à 2 fois supérieure à ces crédits.

Ainsi, l'ANRU va devoir faire des choix, et certainement devoir attribuer des subventions à des taux inférieurs à ceux demandés.

Est ce que le document d'orientation prévoit cette hypothèse? En effet, si le financement ANRU est moins important que prévu, la Ville devra faire face à des dépenses supplémentaires. Un écart de 10 points pourrait amener la Ville et/ou l'OPHLM à mobiliser 2.5 millions d'euros supplémentaires. Lorsque ce ne sera pas à la Ville de le faire, ce sera à l'OPHLM dont on sait tous la mauvaise situation financière. De toute façon, si l'Office ne pouvait faire face, ce serait à la Ville de se substituer en tant que collectivité de tutelle.

Notre question est donc simple, la Ville a-t-elle intégré cette hypothèse dans ses orientations budgétaires?anti_bug_fck