Eléments de compte-rendu :
Emmanuel MEJIAS, Adjoint au maire de Vénissieux, commençait son propos par un avertissement, visant à ne jamais opposer stérilement « préventionnistes » et « sécuritaires ». Selon lui, nos valeurs doivent guider notre action et nous éclairer dans notre confrontation au principe de réalité.
Un autre point essentiel était mis en avant : la nécessité de dire l’intolérable. Pour lui, la politique municipale tient essentiellement de la prévention et se décline en trois volets.
Le premier regroupe toutes les politiques de l’éducation au sens large et les politiques de la jeunesse. Il faut à ce sujet, éviter l’écueil consistant en la mise en place de politique d’occupation pour au contraire privilégier tout ce qui développe la citoyenneté, la tolérance et permet l’épanouissement de l’enfant. Les principaux outils résident dans la mise en place de Contrats Temps Libre et de Contrats Educatifs Locaux. Il est important que ces dispositifs soient larges et ne constituent pas des éléments de stigmatisation ou d’identification des bénéficiaires à des pré-délinquants.
Le deuxième touche à la prévention et prend forme dans les Conseils Locaux de Sécurité et de Prévention de la Délinquance, présidés par le Maire. Il est important qu’en leur sein existe une cellule de veille éducative, sans services de polices et appuyées sur une charte de déontologie, et que soient mis en place des « programme de réussite éducative » pour éviter le décrochage d’enfants de 2 à 16 ans, susceptibles de glisser vers une délinquance même minime mais liée à des difficultés familiale, sociales…L’aide à la parentalité est alors un atout majeur.
Par ailleurs, il revient à l’Etat d’assurer la sécurité et aux municipalités de veiller à la tranquillité publique : police municipale présente et forte, médiateurs, adultes relais sont des outils essentiels.
Enfin, le troisième domaine est celui de la sécurité et relève essentiellement de l’Etat. Le Maire doit jouer fortement de son pouvoir d’interpellation et de médiatisation, sans tomber dans le simplisme ou la démagogie.
Même si cela est inacceptable sur le fond, l’expérience montre que l’affectation de moyens municipaux amène les services de l’Etat à réinvestir certains territoires et champs d’action.
Il est alors essentiel de bien définir son domaine d’intervention, sa capacité à agir pour ne pas laisser croire à une omnipotence du maire en matière de sécurité, l’Etat doit être renvoyé à ses responsabilités. Une politique de prévention de la délinquance et de sécurité de Gauche doit être partenariale, éducative, et respectueuses des droits.
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