Un
tiers des Français (34%) considèrent que l'extrême droite est proche de
leurs préoccupations tandis que 66% sont d'un avis contraire, selon un
sondage Ifop pour le mensuel "Acteurs publics" publié vendredi 21 avril
par Metro. Trente-cinq pour
cent des personnes interrogées estime que l'extrême droite enrichit le
débat politique, tandis que 65% expriment l'opinion inverse. Lorsqu'on
interroge le premier groupe sur les domaines pour lesquels l'extrême
droite leur semble la plus utile au débat politique, 43% répondent
l'immigration, 31% la sécurité, 14% le chômage, 7% l'éducation et 5% la
protection sociale.
Près de la moitié des
sondés (48%) jugent que Jean-Marie Le Pen est la personnalité qui
représente le mieux l'extrême droite en France. Le président du Front
national devance celui du Mouvement pour la France (MPF) Philippe de
Villiers (24%), sa propre fille Marine Le Pen, vice-présidente du FN
(19%), et le président du Mouvement national républicain (MNR) Bruno
Mégret (4%).
Ce sondage confirme, une question lancinante : quel est la possibilité d’un nouveau 21 avril 2002 ?
On peut compter évidemment sur les vertus d’un prétendu « vote utile » … mais lier le sort de la gauche
entière et de la France à l’observation d’une des natures du vote des
régionales, des cantonales puis des européennes apparaît quelque peu
hasardeux voir dangereux. De ce point de vue, la courte victoire de
Romano Prodi devrait nous alerter. Aussi médiocre puisse être la
droite, aussi vils puissent être ses procédés, au-delà même de la
dénonciation efficace et convaincue de son projet, elle n’est jamais
battue d’avance. L’extrême droite elle n’en demeure pas moins
attrayante pour autant...les gens souffrent, leur vie leurs
apparaissent invivables. Oui, les raisons du 21 avril se sont
multipliées et aggravées.
La disqualification de la Gauche au 2nd
tour de l’élection présidentielle révèle une crise de civilisation.
Partout en Europe l’extrême droite progresse, partout les inégalités ne
cessent de croître. Un grand nombre de citoyens se résignent et ne se
déplacent même plus pour voter, beaucoup veulent rompre avec
l’existant. Cette rupture, Le Pen l’incarne dans la xénophobie et la
haine de l’autre. Cette rupture Sarkozy la revendique dans la
répression et la régression. Nous devons incarner l'alternative, il est
de notre devoir de soulever l'espérance là où le désespoir menace la
conscience politique de notre base sociale. Il faut une condition
essentielle : un vrai projet de transformation sociale autour duquel se
fera le rassemblement de la gauche.
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