« Il faut rendre le parc locatif plus attractif »
Dernièrement, Bernard ENTRESSANGLE s’exprimait sur
la situation de l’Office HLM. La situation était présentée comme
« préoccupante mais pas catastrophique ». Aujourd’hui, Olivier DUSSOPT,
Secrétaire de section du PS Annonay, donne son point de vue sur un
dossier pour le moins technique.
Hebdo de l’Ardèche : Selon vous, quelle est aujourd’hui la situation de l’OPHLM
Olivier Dussopt : Le président de l’Office
le dit lui-même, la situation financière est préoccupante. Un récent
rapport d’évaluation a été examiné au conseil d’administration : il
montre deux choses, la première c’est le nombre important de logements
vides (une centaine sur 1650) du fait d’une gestion pas assez
rigoureuse. Par exemple, le foyer des jeunes travailleurs a été rénové
mais est resté vide pendant deux ans, alors que l’office remboursait
les emprunts. Heureusement aujourd’hui, une association en a repris la
gestion.
Il faut aussi noter que, depuis 2001, la Ville n’a
plus versé de subventions d’équilibre pour permettre à l’Office de
tenir sans avoir à augmenter ses loyers de 3% comme cela a été fait. Au
final, fin 2003, l’OPHLM accusait un déficit de 1.4 millions d’euros et
à ce rythme, on devrait atteindre 4.8 millions d’euros d’ici 2010.
HA : Selon vous, qui devra assumer le déficit.
OD : A terme, on peut parler d’un risque de
cessation de paiement, de faillite de l’office. Dans ce cas, c’est la
Ville qui devra rembourser puisqu’elle a garanti les emprunts de
l’office et qu’elle est sa collectivité de tutelle. Ce sont des
dizaines de millions d’euros qui sont concernés. Ce qui parait
difficile à éviter, c’est une hausse supplémentaire des loyers dans les
deux ans à venir.
HA : N’y a-t-il pas d’autres partenaires publics ?
OD : L’opération ANRU (agence nationale
pour la rénovation urbaine), qu’avait présenté l’équipe municipale
comme une solution miracle, est aujourd’hui dans l’impasse. Le
président de l’Office l’a dit : la ville renonce à déposer le dossier
donc elle renonce aux subventions possibles de l’ANRU. Le seul
problème, c’est que l’ANRU représentait plus de 5 millions d’euros sur
les 23 millions d’euros prévus. Où vont-ils être pris ? D’ailleurs, les
démolitions au Zodiaque devaient être financées à 80% par l’ANRU. Les
travaux ont été faits, le dossier n’a pas été et ne sera pas déposé.
C’est finalement l’Office qui va devoir payer au risque d’aggraver sa
situation financière.
HA : Quelles sont les solutions pour sortir de cette crise ?
OD : D’abord, faire en sorte que les
logements soient occupés et que les loyers soient encaissés. Cela
signifie aussi qu’il faut rendre le parc locatif plus attractif, cela
passe par plus de mixité sociale. Il faut également favoriser
l’implantation de petits commerces dans les quartiers. Augmenter les
loyers des commerçants de plus de 10% au Zodiaque est une erreur
majeure. On le voit avec la fermeture de presque toutes les boutiques
du quartier.
Il faut aussi réfléchir à un partenariat municipal
et une structure plus importante comme l’office départemental par
exemple pour avoir une plus grande capacité financière et faire des
économies d’énergie.
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