Une
grande dame est partie, trop tôt malgré son âge avancé. Résistante,
militante, citoyenne engagée, Lucie Aubrac fait partie de ses figures
de l'Histoire que l'on ne peut oublier. J'ai eu la chance de la
rencontrer deux fois, une fois dans un cadre scolaire et une autre dans
le cadre d'une conférence. Nous sommes nombreux dans ce cas tant elle
et son époux ont consacré leurs vies à dire, raconter, parler,
remémorer ces épisodes douloureux de notre Histoire. C'est grâce à eux,
et à quelques autres de leurs pairs, que notre pays peut regarder son
passé en face. J'ai à chaque fois été surpris par son regard mêlant
joie de vivre et gravité. Derrière son refus d'être considérée comme
une héroine apparaissait son immense courage mais aussi le souvenir
douloureux d'une époque qui parfois ressurgit. Intolérance, racisme,
antisémitisme, censure, privation... autant de combat menés contre ces
horreurs et pour une société plus juste, plus libre et plus solidaire.
Ces combats étaient forts, mais constants, alimentés par un
enthousiasme sans fin pour la démocratie, par une envie de liberté hors
du commun, une soif de paix, mais aussi par une sérénité incroyable que
seule la colère et l'indignation venaient troubler lorsque l'actualité
l'exigeait, lors que notre présent veut rattraper son passé.
Je me rappelle aussi d'une visite du camp d'Auschwitz, effectuée lors d'un voyage en Pologne au lycée. Auschwitz, Lucie et Raymond Aubrac, Jean Moulin, Vichy, la Libération, la collaboration... autant de rappels du caractère antinomique d'une même histoire. Ces images se télescopent avec d'une part le visage de Lucie Aubrac, celui du refus et de la résistance, et d'autre part la vision de l'horreur pensée par l'Homme.
D'elle, je ne voudrais retenir que deux choses : son appel aux jeunes générations à tout faire pour ne pas devoir se poser la question de la résistance et de la clandestinité, et le programme du conseil national de la Résistance auquel elle est toujours restée fidèle.
Par un pied de nez dont la vie est coutumière, elle décède quelques jours après une autre figure, funeste celle-ci, de cette époque, après le décès d'un symbole de la collaboration. Si autre chose existe après la mort, peut-être est-ce une façon de dire que partout le combat continue...
Je me rappelle aussi d'une visite du camp d'Auschwitz, effectuée lors d'un voyage en Pologne au lycée. Auschwitz, Lucie et Raymond Aubrac, Jean Moulin, Vichy, la Libération, la collaboration... autant de rappels du caractère antinomique d'une même histoire. Ces images se télescopent avec d'une part le visage de Lucie Aubrac, celui du refus et de la résistance, et d'autre part la vision de l'horreur pensée par l'Homme.
D'elle, je ne voudrais retenir que deux choses : son appel aux jeunes générations à tout faire pour ne pas devoir se poser la question de la résistance et de la clandestinité, et le programme du conseil national de la Résistance auquel elle est toujours restée fidèle.
Par un pied de nez dont la vie est coutumière, elle décède quelques jours après une autre figure, funeste celle-ci, de cette époque, après le décès d'un symbole de la collaboration. Si autre chose existe après la mort, peut-être est-ce une façon de dire que partout le combat continue...
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