22 avril puis 6 mai, voila un an que Nicolas Sarkozy a été élu Président de la République. La déception est grande, même pour ceux l'ayant combattu.
J'en fais partie, je me suis opposé à sa candidture avec vigueur mais convaincu de combattre une homme compétent, d'envergure nationale et armé d'un projet cohérent. Un an après, la désillusion est là. Comme le notait Bertrand Delanoé récemment, l'équipe dirigeante de notre pays manque de professionnalisme et fait preuve d'une véritable inconséquence, ne serait-ce que dans la forme de ses communications. La présidence de la République et son gouvernement sont devenus les acteurs d'un théâtre d'ombres tragi-comiques. Théâte où s'enchainent les scènes dignes d'un vaudeville, d'une tragédie sociale ou d'une comédie familiale lorsqu'il s'agit de s'opposer pour quelques intérêts particuliers.
Surtout, les engagements ne sont pas tenus. Le candidat du pouvoir d'achat et devenu le président de la rigueur et des fins de mois difficiles, non sans avoir dès juillet 2007 octroyé 15 milliards d'avantages fiscaux aux plus favorisés.
Pour rester sur le domaine économique, j'ai trouvé intéressant de mettre en avant une analyse de la politique présidentielle en la matière. Cette analyse est celle d'un groupe d'experts et d'intellectuels, réputés de centre gauche, qui ont soutenu Nicolas Sarkozy en 2007. Je vous laisse la découvrir, c'est intéressant. Je ne partage pas toutes leurs positions, tant celles exprimées dans cette tribune que de manière générale, mais je trouve intéressant ce regard devenu critique. La dernière partie notamment ne me convient pas, les solutions esquissées n'étant finalement pour beaucoup qu'un renoncement à nos valeurs et nos principes. C'est ce renoncenemt qui avait amené ce groupe à soutenir Nicolas Sarkozy.
Les trois pêchés de Nicolas Sarkozy, par les Gracques
Toute la mer est dans une seule de ses gouttes d'eau», disait Spinoza. De même, toute la politique économique de Nicolas Sarkozy est dans le geste inaugural du quinquennat : le fameux «paquet fiscal». Un péché contre la raison économique, la justice sociale et l'esprit de réforme.
Un péché contre la raison économique
Le pouvoir d'achat des Français n'évolue plus que de 0,5% à 1% par an depuis vingt ans, contre 3% au cours des décennies précédentes. Il faut désormais trois générations au lieu d'une pour doubler le niveau de vie.
Est-ce la répartition des ressources qui s'est déformée au détriment des salaires et au profit du capital ? Non. Si le pouvoir d'achat stagne, c'est parce qu'on ne produit pas assez de richesses. Pas assez d'investissements, de gains de productivité, d'innovations et de travail : dans le classement mondial de la richesse par tête, nous ne cessons de reculer. Etre «le président de l'augmentation du pouvoir d'achat», ce devrait donc être d'abord le président des réformes structurelles qui permettent de libérer la croissance et d'en répartir justement les fruits.
Mais le «paquet fiscal» de 15 milliards d'euros par an est tout le contraire de cela ! C'est la recette éculée de la relance par la consommation. La dernière fois qu'on l'a pratiquée dans les mêmes proportions - puiser chaque année 0,7% à 0,8% du PIB dans le budget de l'Etat pour l'injecter dans le pouvoir d'achat des ménages - c'était en 1981. Est-ce le meilleur souvenir économique de la France des dernières décennies ?
Et encore, après 1981 , le rendez-vous avec le réel fut immédiat, entraînant le fameux «tournant de la rigueur». Cette fois, rien de tel. Le Premier ministre déclare tranquillement l'Etat en faillite, quelques semaines après avoir vidé les caisses, mais sans en tirer de conséquences particulières. Pourquoi ? Parce que la chance de Nicolas Sarkozy et la drogue douce des Français, c'est l'euro. Tous les autres pays - sauf l'Italie - ont fait des efforts considérables de maîtrise de leurs comptes publics et d'amélioration de leur compétitivité. C'est ce qui nous permet d'être légers et inconséquents, sans subir pour autant la spirale infernale de taux d'intérêt qui montent au ciel, d'un pouvoir d'achat amputé massivement par l'inflation et de dévaluations en chaîne (voir encadré).
L'euro nous évite de «payer cash» la facture de notre laxisme. Il nous offre l'option du déclin tranquille. Ce qui ne nous empêche pas de le critiquer, et avec lui la Banque centrale. Nous sommes les passagers clandestins de l'union monétaire : ceux qui ne payent pas le billet et qui, en plus, râlent contre le confort du wagon.
Un péché contre la justice sociale
Au moins la relance de 1981 essayait-elle d'aller vers plus de justice. En 2007, c'est l'inverse : le guichet a été ouvert au profit des catégories les plus favorisées, celles qui consomment moins leurs suppléments de revenus. C'est la «relance Rolex»; la première expérience en Europe - et sans doute, la dernière - d'un «keynésianisme pour les riches».
C'est la redistribution des exclus du marché du travail vers les titulaires d'un emploi. La détaxation des heures supplémentaires pour un coût de 5 à 6 milliards d'euros - est le nouvel avatar de la préférence française pour le chômage. L'Etat-Shadok continue de subventionner la réduction du temps de travail tout en finançant les heures supplémentaires ! La plupart de ces heures ainsi détaxées auraient été faites de toute façon. Les autres ne seront proposées ni aux intérimaires, ni aux chômeurs. Dans les quelques secteurs où la main-d'oeuvre manque, il aurait été plus efficace et moins coûteux de libérer la négociation collective et individuelle de la durée du travail.
Deuxième redistribution à l'envers : des locataires vers les propriétaires. C'est la détaxation des intérêts d'emprunt sur la résidence principale (3 milliards d'euros). L'explosion du coût du logement est la principale cause de la stagnation du pouvoir d'achat réel. Mais les prix montent d'abord parce qu'on ne construit pas assez. La solution est donc du côté de l'offre ! Il faut libérer le foncier disponible, simplifier l'obtention du permis de construire, densifier les villes, autoriser à élever les immeubles intermédiaires et sociaux. Mais, depuis 2007, on favorise à la marge l'accession à la propriété, pour un coût budgétaire considérable, sans agir sur la quantité de logements offerts. Cela ne fait que soutenir l'inflation immobilière ou ralentir la chute nécessaire des prix. Dernier volet, le plus scandaleux : la redistribution du travail vers l'héritage. On avait promis la réhabilitation du travail. Et le premier acte économique est la détaxation de l'héritage ! On ne devait détaxer que les «petites» successions : la vérité est que la loi votée l'été dernier, en faisant passer le seuil de taxation des donations, par parent et par enfant, de 50 000 euros tous les dix ans à 150 000 tous les six ans, a multiplié par cinq le seuil d'exonération totale d'une succession bien préparée. Le taux d'imposition réel de fortunes de 60 millions d'euros transmises par héritage sera ainsi de moins de 10% (voir encadré). Sans débat, la France est devenue un paradis fiscal pour l'héritage, alors qu'elle reste l'un des Etats qui taxe le plus - à peu près dix fois plus ! - les autres formes d'acquisition du capital, que ce soit le travail, la création d'entreprise ou l'épargne. La seule forme de richesse que tolère une société conservatrice est bien celle dont on hérite.
On connaissait déjà le poids de l'héritage culturel en France : des stratifications sociales qui se jouent à vingt ans, sur des sélections malthusiennes pratiquées en circuit fermé. Voici venu le temps où la noblesse d'argent se transmettra comme la noblesse de robe. Les actifs immobiliers et financiers deviennent inaccessibles aux classes moyennes, et resteront entre les mains d'une «France de propriétaires», qui ne seront que des héritiers. Loin de la sagesse du milliardaire Warren Buffett, qui veut pour ses enfants «donner suffisamment pour qu'ils puissent tout faire, mais pas assez pour qu'ils puissent ne rien faire».
Ce n'est pas seulement une affaire de justice ou de redistribution. Une économie de marché dynamique n'est pas une économie de rente. Les actifs improductifs doivent être assez taxés pour que leurs propriétaires les remettent entre les mains de ceux qui en tireront le meilleur rendement. Il faut que ça tourne ! C'est le contraire du paquet fiscal. On pensait que l'inspirateur de la droite, c'était Guizot «Enrichissez-vous par le travail et par l'épargne». Mais non : la droite balzacienne a choisi comme modèle le père Goriot !
Un péché contre l'esprit de réforme
Tout cela ruine l'esprit même de la réforme. Il y avait longtemps qu'un président n'avait été élu sur un mandat aussi clair de réforme, avec tous les pouvoirs institutionnels pour agir. L'attente du changement était immense dans toutes les couches sociales. Un an après, si beaucoup de chantiers ont été ouverts, la promesse est loin d'être tenue.
On doit à l'équité de reconnaître - outre la relance réussie de l'Union européenne grâce au mini-traité - les actions menées avec succès. Au premier rang, celle des régimes spéciaux, même si son bénéfice ne viendra qu'après de longues années de transition; la réforme de la carte judiciaire, certes menée à la hussarde, et le lancement de la réforme hospitalière telle qu'inspirée par le rapport Larcher; et puis le service minimum, au moins en termes de principe, ainsi que la fusion Unedic-ANPE et celle des Impôts et du Trésor public. Autant de réformes qui ont en commun de s'être attaquées à des résistances catégorielles, sur un terrain électoralement favorable à la majorité. Au fond, depuis un an, la droite a surtout réformé ceux qui ne votent pas pour elle.
Sur le contrat de travail, le bilan est plus ambigu. On en arrive au résultat paradoxal de remplacer la promesse de contrat unique par la création d'une catégorie supplémentaire de «contrats de projet», en compliquant un peu plus le système au lieu de le simplifier. La réforme passe en outre complètement à côté d'une «flexisécurité» à la française, inspirée des réussites Scandinaves.
Il y a eu aussi les occasions manquées, qui ne traitent qu'en partie les problèmes.
La réforme des universités a modifié leur mode de gouvernance interne sans traiter les sujets qui fâchent : les droits d'inscription et les bourses, pour plus de moyens et pour mettre fin à un système où les plus modestes payent par l'impôt les études gratuites des enfants des classes les plus aisées; l'orientation et la sélection pour cesser d'écoeurer des générations d'étudiants dans des filières sans avenir. Mais qui se préoccupe de l'université ? Nos élites n'y ont presque jamais mis les pieds !
Autre faux-semblant : la loi sur la modernisation de l'économie qui ne modifie pas la réglementation sur l'urbanisme commercial pour continuer de protéger le petit commerce et les grandes surfaces déjà installées. Le tout au détriment de l'emploi et du pouvoir d'achat des ménages durement touché par l'inflation des prix des produits alimentaires.
La liste est longue de ces réformes optiques : l'engagement écologique du Grenelle qui s'arrête sur la taxe carbone; la réforme de l'audiovisuel public, noyée dans l'improvisation. Quant au grand projet du RSA, le voilà renvoyé aux calendes grecques pour cause de disette budgétaire : ce n'est plus le revenu de solidarité active, c'est la Réforme sociale ajournée !
«Nous avons beaucoup plus réformé que nos prédécesseurs», proteste le gouvernement. Oui, mais pas autant que le pays en avait besoin après des années de conservatisme; et beaucoup moins que Nicolas Sarkozy ne l'avait annoncé. Surtout, on ne s'attaque pas assez au noyau dur des difficultés françaises : sortir d'une société de corporations, de rentes et de castes, qui bloque la mobilité et la croissance.
Le catalogue technique des réformes nécessaires existe : commissions Camdessus et Pébereau sur la dette publique, Attali sur la croissance. Mais la majorité ne veut ni ne peut les mettre en oeuvre. Elle sait s'attaquer parfois aux acquis de gauche, pas aux rentes de droite.
En démocratie, pour réformer, il faut de la confiance. Et de l'argent pour indemniser les perdants ou accompagner les changements. Cela vaut pour toutes les restructurations que l'Etat devra mener et pour beaucoup des rentes à supprimer. Mais ayant chanté tout l'été 2007, c'est-à-dire dépensé avant de réformer, le gouvernement n'a plus les moyens de dépenser pour réformer. Ayant distribué à ses fidèles un pouvoir d'achat qu'ils ne dépenseront pas, il n'a plus le crédit moral pour engager les réformes structurelles, ni de crédits tout court pour les financer.
Pousse par les déficits publics, le gouvernement va-t-il au moins engager une vraie réforme de l'Etat et de la fonction publique ? On l'attend. Avec son catalogue de 140 mesures d'économies budgétaires, il s'est condamné à menacer chacun sans entraîner personne. Et même s'il arrivait à 5 milliards d'économies d'ici à 2011, ce ne serait que le tiers du paquet fiscal, moins du dixième des déficits publics, à peine un quart de point de PIB. C'est cinq à dix fois moins que ce qu'ont fait nos partenaires ! Rien à voir avec la remise en ordre des finances publiques, en 1958, par le général de Gaulle, qui avait permis à la France d'entrer dans le Marché commun. Ni même avec celle de la gauche après 1983. 5 milliards : c'est «l'ardoise» découverte par la Société générale, qu'elle a absorbée sans dommage en trois semaines. Et c'est ce que la France ne saurait réaliser qu'en trois ans ?
Demain repenser l'exception française
A ce train, l'opposition reviendra aux prochaines échéances, sur le rejet des injustices, l'échec de la promesse de pouvoir d'achat et la faillite des dépenses publiques.
Mais la gauche ne devra pas prendre le relais en faisant l'impasse sur les réformes. Pour une raison simple : le statu quo profite aux plus forts; un Etat mal géré pénalise les plus pauvres, pas les plus riches; un manque de productivité favorise les situations acquises, pas l'égalité des chances. Un parti progressiste doit dire la vérité, et pour commencer renoncer au mythe de l'exception française, qui n'est que le masque des corporatismes. La France rayonne toujours par sa culture, ses scientifiques, ses grands équipements, ses positions internationales... Mais s'agissant de notre organisation économique et sociale, nous ne sommes vraiment exceptionnels que par nos échecs.
Nous sommes le pays d'Europe qui dépense le plus dans l'action publique, quand nous redistribuons plutôt moins. Nous contestons les inégalités en faisant financer par la TVA payée par tous - y compris les pauvres - les services collectifs, les allocations familiales et les niches fiscales qui bénéficient aux classes aisées. Nous consacrons plus d'argent que les autres à l'éducation, mais nous avons les universités les plus insalubres, les élites les plus fermées, le plus grand nombre de jeunes quittant le système scolaire sans qualification. Nous nous gargarisons des droits de l'homme mais les conditions de détention de nos prisons sont la honte de l'Europe. Nous avons le plus de dépenses sociales et un plus grand nombre d'exclus. Nous distribuons plus de crédits à l'emploi et créons moins de travail. Nous protégeons plus nos emplois et nulle part n'est aussi forte l'anxiété de les perdre. Nous travaillons de moins en moins, sans que rien n'indique que les Français en aient perdu le goût ou en aient fait le choix. Nous avons plus de fonctionnaires et de réglementations, mais nulle part n'est aussi faible la confiance dans l'égalité devant la loi et l'Etat.
Globalement, les inégalités de revenus ne se sont pas accrues sur vingt ans, contrairement à d autres pays; mais elles sont devenues plus aléatoires, et se sont doublées d'inégalités nouvelles, entre les jeunes et les autres, entre hommes et femmes, entre inclus et exclus, et d'inégalités de patrimoine qui découragent la mobilité et l'effort. Surtout, notre modèle ne laisse plus assez de place à l'innovation et à la croissance, qui seules garantissent le progrès social.
Voilà pourquoi une gauche moderne ne peut plus se contenter de ses habituelles propositions contradictoires : un impôt nouveau pour chaque problème, mais pas plus d'impôt au total; plus de smic, mais aussi plus de salaire moyen et d'emplois; des économies sur le train de vie de l'Etat, mais aussi plus de fonctionnaires mieux payés; des voeux de développement pour le tiers-monde mais contre la mondialisation, etc. Elle gagnerait alors peut-être les élections, mais se condamnerait à recourir à son double langage traditionnel, une fois au pouvoir.
La gauche à laquelle nous aspirons devra faire le pari de la réforme juste. Alors, elle saura gagner, mais aussi gouverner et convaincre. La gauche doit redevenir le parti du mouvement économique et de l'ingénierie sociale. Le parti de ceux qui veulent produire plus pour répartir mieux, mettre de la redistribution partout où il y a du marché, mais aussi du marché partout où il y a du statut ou des rentes; le parti qui fait la guerre à la pauvreté, pas à la richesse. Les solutions existent. Ce sont celles qui ont été appliquées dans les autres pays européens. Sortir du régime d emploi a vie dans le secteur public et y imposer des gains de productivité; protéger davantage les travailleurs, mais pas les emplois; réformer , les aides sociales pour favoriser le retour au travail; taire payer leurs études à ceux qui en ont les moyens mais donner plus de bourses à ceux qui en ont besoin; prolonger l'activité pour diminuer la charge des générations futures sur la retraite de leurs aînés... Ces réformes n'étaient pas faciles à «vendre» et pourtant les gauches européennes les ont menées à bien.
La France reste prête à s'engager sur une réforme qui ne soit pas une revanche. Elle sent bien que pour débloquer la société, éviter le «papy-krach» et laisser leurs chances - aux jeunes, le désarmement doit être multilatéral. Chacun ne renoncera à ses privilèges ou à ses protections qu'avec la perspective de trouver autant d'opportunités grâce à la réforme que de sacrifices consentis pour elle. C'est pour cela qu'on ne peut pas réformer les «acquis de gauche» ceux de la fonction et des entreprises publiques - sans supprimer les «rentes de droite» - celles des professions réglementées; qu'on ne peut pas demander des efforts aux cheminots ou aux fonctionnaires, sans en demander aux agriculteurs, aux médecins, aux notaires et aux pharmaciens; après tout, les uns comme les autres vivent des impôts ou sont protégés par des statuts. La réforme, ce n'est pas «tout ou rien», comme l'a dit trop rapidement Attali. C'est out le monde ou personne.
Certes, la réforme coûte avant de rapporter. Car il faut aider ceux qui doivent s'adapter. Une France «en faillite» en a-t-elle encore les moyens ? Oui, à condition de se doter d'un «budget de redéveloppement» pour prendre en charge les coûts de reconversion du secteur public ou le coût de rachat des rentes qu'il serait injuste de supprimer sans contrepartie. Un gouvernement crédible dans ses engagements européens et déterminé à faire les réformes saura convaincre ses partenaires de les financer par des cessions d'actifs ou par l'emprunt.
La vraie contrainte est politique. Elle ne se surmonte que par la transparence, la simplicité et, par-dessus tout, l'exemplarité. Transparence du discours : tout dire avant, pour pouvoir tout faire après. Simplicité du programme : prendre ce qui marche partout ailleurs en Europe. Surtout, vertu de l'exemple : la crise de la représentation politique est une crise des élites, qui veulent imposer à tous une flexibilité dont ils s'exonèrent, et que protègent tant leurs propres statuts que la répartition figée du capital intellectuel et financier.
Transparence, simplicité, exemplarité... La réforme de l'Etat commencera donc par l'abandon de l'emploi à vie dans la haute fonction publique. La réforme du marché du travail par l'interdiction des parachutes dorés des cadres supérieurs, et par l'ouverture des métiers protégés. La réforme fiscale par une taxation du capital, de ses revenus annuels et des stocks au moment de l'héritage, au même niveau que celle du travail. Ce sont les conditions d'une réforme acceptée.
Un an après, qui osera ?
Les Gracques
Les Gracques sont une association lancée par d'anciens conseillers des présidents de la République, Premiers ministres ou ministres des Finances, Mitterrand, Fabius, Bérégovoy, Rocard, Jospin, Delors, Sapin et Strauss-Kahn, rejoints par des membres de la société civile. Ils veulent contribuer, comme «groupe de réflexion et de pression», à la modernisation de la gauche et du centre-gauche en France, et se présentent comme fabricants et grossistes d'idées à destination des médias et des partis politiques. Après avoir organisé une première université d'été l'an dernier, ouverte par Anthony Giddens et conclue par François Chérèque, ils entendent travailler et intervenir hors des contraintes partisanes. Leur deuxième université d'été se tiendra les 6 et 7 septembre 2008. Thème : «Mondialisation et progrès; les réponses de la gauche aux déséquilibres du monde».
Comment se fait-il que notre si brillant député de l'Ardèche ne se soit pas encore exprimé sur le devenir du Mastrou, avez vous conscience des retombées directes et indirectes du Mastrou pour notre circonscription, pour l'image du département, pourriez vous faire en sorte que vos amis du conseil général de l'Ardèche soit meilleur dans la gestion de la SEM et que le Mastrou circule à nouveau: vous dégagez une image de quelqu'un attaché au patrimoine, montrez nous votre attachement au Mastrou et sauvons le: recapitalisons la SEM, lançons une souscription avec des parts de 100 à 10000€, changeons la direction!!!
Merci de vous penchez sur le dossier!!!
Rédigé par : mastrou | 30 avril 2008 à 00:09
Mes amis du département comme vous les appelez, ont fait enormément pour la SEM. Les différentes opérations de rachat et de recapitalisation ont permis au Mastrou de circuler jusqu'à aujourd'hui.
Seules la Communauté de Communes de Tournon (avec Tournon et St Jean ont fait de reels efforts d'investissements pour donner un cadre attractif à cette activité de premier plan. C'est à la fois identitaire et économique.
Aujourd'hui, entre la remise à niveau des rails et du matériel roulant, il manque 10 millions d'euros... La Conseil Général est pret à mettre la moitié de cette somme. C'est très conséquent. La seule solution est de trouver des partenaires extérieurs.
Sachez qu'un million d'euros en plus de dépense du département, cela représente un point d'imposition en termes de recettes. C'est aussi cela la limite de l'exercice.
Olivier D
Rédigé par : Olivier D | 30 avril 2008 à 12:20
Et 70 000€ d'indémnités en plus par an pour la majorité municipale, le montant que vous vous êtes octroyer au dernier conseil municipal, nous n'oublions pas que c'est 0,5 point d'imposition dans le budget de notre ville d'Annonay...
Rédigé par : Quentin | 30 avril 2008 à 20:13
... et les 140% d'augmentation du salaire présidentiel (240.000 euros par an), et les 5.000.000.000 d'euros de manque à gagner pour les caisses de l'Etat à la suite de l'exonération de droits de successions pour familles nanties, et les 500.000.000 d'euros non versés à l'Etat au titre du "bouclier fiscal" ou de baisse de l'Impôt sur la fortune... ça en fait des dépenses à la charge de la collectivité pour des personnes qui n'en ont vraiment pas besoin !
Mais, j'arrête ce début d'inventaire à la Prévert : je ne veux pas rejoindre ceux qui confondent débat politique et comptes d'apothicaire.
Cependant, il est vrai que la démagogie a des limites, même en matière de comptes publics. Certains réclament des subventions publiques, mais, dans le même temps, ils n'acceptent pas d'augmentation d'impôt... D'où espèrent-ils faire venir l'argent public ?
J'oubliais : les caisses de l'Etat sont "plus vides que vides" (sic) ! Mais peut-être le gouvernement espère-t-il, après avoir vidé les caisses dont il a la responsabilité depuis 12 mois, que les collectivités locales se substitueront à lui ?
Jean-Christophe
Rédigé par : Jean-Christophe | 30 avril 2008 à 20:35
C'est curieux cette bataille style "cour de récréation" d'école maternelle.
Le gus de droite dit : "la gauche, vous augmentez vos indemnités". Le gus de gauche réplique : "Sarkozy s'est augmenté de 140%" (il pourrait d'ailleurs ajouter les dépenses de "représentation" de Rachida Dati).
Mon constat personnel.
Sarkozy s'est présenté comme "la droite décomplexée". Ce que critiquent très fort certains à droite (cf le livre du journaliste Thierry Desjardins : "Galipettes et cabrioles à l'Elysée", éditions Fayard). "Tu les emmerdes" aurait-il dit à R. Dati.
Droite décomplexée ? Et bien, la gauche qui était inhibée depuis 15 ans à la suite des "affaires" qui avaient pollué la fin de la présidence Mitterrand s'est dite : "pourquoi pas nous" ?
D'où ces augmentations d'indemnités municipales généralisées (et pas limitées à Annonay).
Je suis un républicain, mais, parfois, quand je vois l'attitude des uns et des autres, je suis tenté par le slogan poujadiste : "tous pourris".
Rédigé par : Jacques | 01 mai 2008 à 10:27
Soyez logique Jean christophe, si vous critiquez l'augmentation de 140% du salaire présidentiel (a tort ou a raison d'ailleurs), il en va de meme pour l'augmentation de 60% des indémnités de l'équipe de la majorité municipale!!
Il ne faut pas avoir deux poids deux mesures, on ne peut pas critiquer les uns et applaudir les autres lorsqu'ils prennent des mesures identiques, essayons de rester objectif (mais je vous l'accorde ce n'est pas toujours évident...) ;)
Je suis quand meme navré de constater que notre député a critiqué l'augmentation de Sarkozy, et qu'une des première mesure qu'il prend est de s'augmenter...
Cela manque de cohésion me semble t il, surtout que notre député n'est pas sans savoir (pour s'en plaindre régulièrement) que les budgets des colléctivités territoriales patissent d'un manque de fonds de l'Etat, et je ne pense pas que 420 000€ de moins (en 6ans) dans les caisses de la commune d'Annonay soit de bonne augure en ces temps difficiles...
Rédigé par : Quentin | 01 mai 2008 à 10:37
Concernant le "paquet fiscal" : dire "ce sont 15 milliards pour les riches", c'est de la démagogie.
Pour "les riches", il y a le "bouclier fiscal" qui n'est qu'une partie de ce "paquet".
Ce qui a été prévu pour les heures supplémentaires est peut-être contestable (c'est une "usine à gaz"), mais, ce n'est pas pour les "riches".
Quant aux droits de successions : les héritiers des personnes MODESTES qui ont économisé sou après sou sont eux aussi largement "rackettés" par l'Etat.
Je précise que, si je m'élève contre le slogan démagogique du PS "15 milliards pour les riches", je désapprouve ce "paquet fiscal" qui n'était pas opportun pour l'économie française.
Concernant "les Gracques", O. Dussopt dit qu'ils ont soutenu Sarkozy. Pourtant, je lis qu'ils ont été conseillers de présidents ou ministres exclusivement socialistes. Bon, notre député a peut-être raison : ils sont, sans doute, politiquement interchangeables.
Les Gracques historiques (Tibérius et Caïus Gracchus) étaient, au 2e siècle avant JC, des tribuns de la plèbe. Ils appartenaient aussi à une "grande famille" romaine (petits-fils de Scipion l'Africain).
Nos "Gracques" actuels ressemblent plutôt à un club de technocrates. Le côté "parent de Scipion" l'emporte probablement, chez eux sur le côté "tribun".
Et puis, cette manie de se référer aux Romains n'est pas nouvelle.
De mémoire : il me semble qu'il y a une vingtaine d'années était paru un livre signé par "Caton". Cet auteur se disait de droite mais critiquait avec virulence la droite de l'époque.
En fait, sous ce pseudonyme, il y avait 2 personnes : André Bercoff et un certain .... François Hollande !
Rédigé par : Jacques | 01 mai 2008 à 10:54
Pour en revenir au Mastrou, je ne suis pas certain des chiffres avancées et qui différent suivant les personnes:
10 millions d'euros semblent beaucoup car cela comprend la nouvelle gare de St Jean de Muzols qui devrait être financé par la communauté de communes du tournonais.
Ensuite, il y a surement d'autres solutions que d'augmenter les impots et demander une nouvelle fois au département:
- Vous avez été conseiller régional donc vu vos contacts et que la région gére les TER, il y a sans doute une possibilité de négociation auprès de RFF pour participer, diminuer ou prolonger le péage,
- Comme le train du limousin, solliciter des partenaires tels que l'Etat (vous êtes notre député quand même!!!), l'Europe, les communes concernées et pourquoi pas des entreprises privées et même des particuliers.
Je n'ai pas l'impression que le conseil général veuille bien sauver le Mastrou: une manifestation est prévue lundi prochain à Privas vers 9h, vous êtes le bienvenu.
Merci
Rédigé par : mastrou | 01 mai 2008 à 15:20
L'objectivité est, en effet, nécessaire pour que le débat public soit honnête. Dans votre contribution du 30 avril à 20:13, Quentin, vous n'avez fait preuve que d'objectivité partielle (ce qui constitue un comble...) puisque vous avez (sans doute involontairement) omis de parler de l'augmentation présidentielle et des cadeaux fiscaux. Je me suis contenté d'asseoir cette objectivité sur une base équilibrée, en rappelant ce que vous n'aviez pas dit, à propos des caisses de l'Etat et du salaire présidentiel.
Je crois, en outre, que nous devons rester corrects dans nos appréciations les uns envers les autres, y compris et surtout quand nos avis divergent. Aussi, je crois que ne s'expriment ici que des citoyennes et des citoyens, certainement pas des "gus de droite" ou des "gus de gauche".
Enfin, le slogan "tous pourris" est d'une telle affligeante démagogie, que je serais surpris si quelqu'un y succombait. Son auteur présumé a disparu de la scène politique, mais il a encore quelques héritiers solidement implantés (plus pour longtemps...) dans un paquebot à Saint-Cloud.
Les temps sont difficiles, c'est très vrai, ils sont certainement plus difficiles pour certaines familles que pour d'autres.
Rédigé par : Jean-Christophe | 01 mai 2008 à 17:21
Les Gracques ont effectivement un parcours dans des cabinets ministeriels de gauche mais ont soutenu N Sarkozy. Leur chef de file est JP Joyet, Secrétaire d'Etat aux Affaires Européennes, ancien du cabinet de Jospin...
Rédigé par : olivier D | 01 mai 2008 à 17:36
J'ai écrit que j'étais républicain et que ce slogan ("tous pourris") ne me tentait qu'épisodiquement.
Bien sûr, on trouve immédiatement l'amalgame avec Le Pen (J.M.).
Admettons : il a été député poujadiste en 1956.
Notons que les 2 hommes se sont vite séparés.
Pierre Poujade était plus une "grande gueule" qu'un véritable dirigeant politique.
Son mouvement, amalgame de gens d'extrême-droite et de commerçants mécontents de tous bords (certains commerçants annonéens, même de gauche, affichaient sa vignette sur leur vitrine : mon âge me permet de m'en souvenir).
Et puis, les socialistes ne devraient pas être si hostiles que cela à Poujade. Ne soutenait-il pas Mitterrand, dès le 1er tour, en 1981 et 1988 ?
Allez, j'avoue un point commun entre Poujade et moi : en 2002, nous avons tous deux voté pour Chevènement.
Rédigé par : Jacques | 04 mai 2008 à 16:20