Le Nouvel Economiste a publié récemment un article de fond sur la politique dite de "low-cost", cette tendance économique tendant à favoriser les produits aux prix les plus bas.
Souvent, et le Gouvernement excelle en la matière, la question du pouvoir d'achat est abordée par le prisme des prix plutôt que celui des revenus. Aux salariés mécontents du niveau de leurs salaires, il est répondu qu'ils doivent chercher les prix les plus bas : hard discount, destockage, low-cost...autant d'expressions qui fleurissent.
Article du Nouvel Economiste (cahier 2 - titre en page 33 : Mauvaise presse, puis pages 34 et 35)
Cette concurrence, souvent sauvage par les prix, est surtout source de remises en cause. Comment nos entreprises peuvent-elles résister à ce mouvement de baisse des prix sans délocaliser pour chercher des coûts de production moins élevés ? Comment concilier écrasement des prix et financements des programmes de recherche et d'innovation ? Comment enfin ne pas être tenté de remettre en cause les cotisations sociales et donc la protection sociale sous prétexte que cela alourdit les coûts de production ? C'est finalement un dilemne pour le citoyen consommateur qui se trouve ainsi contraint, sans le vouloir, d'arbitrer entre ses droits et son pouvoir d'achat.
Bien évidemment, il est hors de question de culpabiliser, ni-même de resposnabiliser, celles et ceux qui sont contraints d'avoir recours à ces modes de consommation. Les difficultés à vivre et à boucler les fins de mois sont trop importantes pour ne pas comprendre. Cela pose en réalité la question des salaires et des revenus du travail.
Le low-cost est un modèle de société appuyé sur la concurrence et le libéralisme, aux dépens des droits et des protections collectives. C'est un modèle taillé sur mesure pour ne pas remettre en cause l'injusice croissante qui préside au partage de la valeur ajoutée.
Dans les colonnes du Nouvel Economiste (pages 33, 34 et 35 du cahier 2), mon opinion est minoritaire. Luc Chatel, Secrétaire d'Etat UMP à l'Industrie et à la Consommation, encourage et valorise ce modèle comme source d'économies...Charles Amédée de Courson, Député NC de la Marne, en fait tout autant.
Retrouvez aussi une tribune publiée dans les Echos en avec Benoit Hamon, Marylise Lebranchu et Régis Juanico : le lourd prix de l'économie low-cost
Bonjour,
La baisse frontale des prix au point de vente et la hausse des salaires ne sont pas pour moi les seuls leviers d'action pour nous redonner du pouvoir d'achat. En réduisant les distances de transport pour les produits de première nécessité et en achetant aux producteurs locaux, nous améliorons le pouvoir d'achat des consommateurs et des producteurs et évitons que les bénéfices des chaines de distribution n'alimentent des investisseurs insouciants de notre niveau de vie et du développement local.
A quand une initiative politique forte pour étendre les initiatives des fermes à souscription aux autres produits type farine, sucre, pates, biocarburant... ?
Rédigé par : JP Beru | 18 février 2009 à 10:09