Ce lundi 6 juillet, avec Michèle Victory, nous avons visité l'antenne de Tournon de l'ANPAA, quai Farconnet. Occasion de mieux connaitre cette association présente aussi à Annonay mais aussi, de faire le point sur leurs activités et leurs difficultés.
Christophe Santos a accepté de répondre à nos questions. Ci-après son interview :
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Quelles sont les missions de l’ANPAA en Ardèche ?
En Ardèche, les missions que développe l’ANPAA 07 s’articulent autour de quatre domaines essentiels:
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La prévention des comportements à risque liés à la consommation de substances psyco-actives ;
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La formation des professionnels en addictologie et relation d’aide ;
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La réduction des risques liés au mésusage de produits psychotropes ;
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Les soins en addictologie
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Comment se compose l’équipe de l’association ?
L’association dispose d’un service de prévention et de formation ainsi que d’un centre spécialisé de soins aux toxicomanes basé sur Annonay avec une antenne d’addictologie sur Tournon.
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Quels publics sont concernés par vos actions ?
Pour ce qui est de la prévention, c’est l’ensemble de la population ardéchoise qui est concernée.
Bien évidemment, nous avons des publics prioritaires qui sont :
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Les jeunes
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Les personnes en situation de précarité
En matière de formation, nous développons deux types d’intervention :
A l’intention des travailleurs sociaux et professionnels du champ para-médical et médical où il s’agit d’apporter des connaissances de base en addictologie, mais aussi en matière de relation d’aide.
En ce domaine, il s’agit surtout de travailler sur l’amélioration des pratiques, permettre aux professionnels de se doter d’outils et de savoir-faire qui facilitent les modalités de prises en charge d’usagers qui sont souvent dans des souffrances profondes.
Pour ce qui est du soin, nous intervenons auprès de patients toxicomanes abuseurs ou dépendants aux produits stupéfiants pour qui nous proposons une prise en charge pluridisciplinaire (médicale, psychologique et sociale).
En outre, nous disposons d’une unité méthadone qui nous permet de délivrer une substitution à l’héroïne.
Mais nous n’accueillons pas uniquement des consommateurs d’héroïne, il s’agit également de recevoir des personnes consommatrices de cannabis, de cocaïne, d’extasie, etc… . En somme, tous produits classés stupéfiants.
4. Comment l’association est-elle financée ?
L’association est reconnue d’utilité publique et d’intérêt général et a mission de service public. De la sorte, la majeure partie des crédits sont des dotations publiques.
Le Conseil Général de l’Ardèche est partie prenante des projets de l’association d’autant que nous disposons de conventionnements spécifiques dans le cadre de projets liés à l’accompagnement de bénéficiaires de RSA ayant entre autre des problèmes liés au mésusage ou à la dépendance aux psychotropes.
Le Groupement Régional de Santé Publique (GRSP) qui finance les actions de prévention, de même que la MILDT.
La mairie d’Annonay qui, par le biais du Contrat Urbain de Cohésion Sociale, nous soutient également dans nos actions de prévention.
Enfin, l’assurance maladie pour ce qui est de la partie soins.
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Quel bilan faites-vous de votre activité ?
On constate une évolution significative des modes de consommation.
Nous n’en sommes plus à l’unique consommation d’alcool et de cannabis lors de temps festifs. Nous abordons les questions de consommation d’héroïne et de cocaïne qui sont de plus en plus fréquentes chez les jeunes. D’une part parce que l’accès s’est « démocratisé », les prix ont fortement chuté. D’autre part, parce que les usagers se considèrent comme libre avec ces produits étant pris notamment lors de temps festifs. Ils ne voient pas les risques à moyen ou long terme d’une telle prise de produits.
De la sorte, les sollicitations ne cessent d’augmenter et, faute de financements, nous sommes dans une logique de limitations d’interventions, par manque de moyens.
Pour le soin, le constat est identique : Une augmentation permanente de la file active avec des problématiques souvent complexes qui font également intervenir des difficultés d’ordre psychiatrique et qui rendent les suivis difficiles.
Pour résumer, nous constatons une activité toujours aussi soutenue qui concerne prés de 6000 ardéchois et qui n’est pas près de diminuer, le contexte social n’arrangeant pas la situation globale des gens.
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Quel est l’objectif de l’association pour 2009 ?
Maintenir un service de soins de qualité aux usagers, permettre à l’ensemble de la population ardéchoise quelque soit son origine géographique, ses conditions de ressources, de bénéficier d’actions de prévention.
Faire en sorte, et c’est aujourd’hui le plus critique, de bénéficier des crédits nécessaires au fonctionnement de la structure.
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