La crise qui a frappé les marchés financiers au cours du 3ème trimestre 2008, à la suite de l’effondrement des « subprimes » aux Etats-Unis, a progressivement glissé vers la sphère de l’économie réelle pour se transformer en une crise économique et sociale d’une rare intensité. Dans un contexte de récession, les entreprises subissent une baisse de leur activité qui se traduit par la fermeture de sites, le recours au chômage partiel ou aux licenciements. Dès lors, ce sont des milliers de salariés qui se retrouvent sans emploi et souvent mal accompagnés sur les questions de formation faute de communication entre la direction de l’entreprise, les syndicats et les institutions politiques. Ce manque de dialogue ne permet pas aux différentes parties prenantes d’anticiper ce type de situation et pose, dès lors, la question de la responsabilité de l’entreprise dans cette crise.
Dans un monde où les économies sont de plus en plus interconnectées et où la concurrence se durcit, l’entreprise doit sans cesse améliorer sa compétitivité pour assurer la rentabilité de son activité. Cette logique est d’autant plus marquée dans les grandes entreprises qui, dans le cadre d’une financiarisation accrue du système, doivent répondre aux attentes de leurs actionnaires en termes de dividendes. Dans ce contexte, la gouvernance de l’entreprise se réduit à la simple relation entre dirigeants et actionnaires, ces derniers étant partie prenante dans les orientations stratégiques. Ce mode de gouvernance favorise, dès lors, l’émergence d’une culture du secret à travers laquelle les dirigeants de l’entreprise et les actionnaires maîtrisent l’ensemble des facteurs de production. Ainsi, le capital, basé sur la rentabilité, devient le facteur principal des stratégies, faisant du facteur travail une simple variable d’ajustement.
Ce modèle de gouvernance n’est pas satisfaisant et nécessite, dès lors, qu’il soit repensé au regard des conséquences sur l’emploi et l’activité des TPE/PME sous traitantes de ces grandes entreprises. Il s’agit de rompre avec cette culture du secret pour tendre vers une gouvernance « multi parties prenantes ». Les grandes entreprises doivent changer de mentalité et accepter de collaborer avec les organisations syndicales et les institutions politiques afin d’anticiper les plans de licenciement et d’apporter ainsi aux salariés concernés des solutions en terme de formation et d’emploi.
L’instauration de ce dialogue apparaît essentielle pour tenter de maîtriser l’impact social de cette crise sur nos territoires.
"Les grandes entreprises doivent changer de mentalité et accepter de collaborer avec les organisations syndicales et les institutions politiques afin d’anticiper les plans de licenciement et d’apporter ainsi aux salariés concernés des solutions en terme de formation et d’emploi."
Quelle intéressante et réjouissante perspective que de savoir clairement à quelle sauce on va être mangé!
Accompagner socialement les "victimes" de "la crise" qui n'est en fait pas une crise mais le système lui même dans son fonctionnement et sa logique , est oeuvre indispensable mais largement insuffisante.
C'est d'un projet de société , au local comme au global dont nous avons besoin.
Vous êtes Président d'Ardèche Verte ,outil de démocratie participative de recherche et développement de l'avenir local...C'est bien par ce biais et dans le cadre du futur contrat de développement durable que ce type de recherche peut s'inaugurer ; le Conseil Local de Développement a fait des propositions concrètes allant dans ce sens d'une mobilisation transversale des acteurs locaux autour de "la construction solidaire d'un avenir durable.
Le 26 novembre ,sous votre présidence , le comité de pilotage des élus d'ardèche verte ,examinera ces propositions.
Je ne doute pas un instant du soutien et de la participation des élus locaux à des actions qui correspondent rigoureusement à la définition des "pays" et qui peuvent ouvrir des perspectives de réponse locale à cette "crise" qui tout le monde le sait sera longue et dont l'issue est incertaine et fort inquiétante.
Rédigé par : Di Girolamo | 02 novembre 2009 à 09:55