Avec l’annonce ce matin dans la presse par le Secrétaire d’Etat à la Fonction publique de la suppression de 34.000 postes en 2011, le Gouvernement poursuit son effort de démantèlement des services publics. Parmi ces 34.000 postes qui concerneraient également les opérateurs de l’Etat comme Météo France ou les musées nationaux, combien touchent encore à la sécurité publique, à l’enseignement, à la santé ?
Deux mois après l’adoption en 1ère lecture à l’Assemblée Nationale du projet de loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (LOPPSI 2), cette annonce va renforcer les inquiétudes des fonctionnaires de police qui rencontrent de plus en plus de difficultés à assurer leur mission de service public. Le projet de loi, qui décline la politique gouvernementale de déflation des effectifs publics en plaçant l’innovation technique en remplacement de l’homme, ignore ainsi la nécessité d’un contrôle humain dans l’exploitation des nouveaux outils technologiques.
La contradiction avec un discours sécuritaire redondant est d’autant plus frappante que l’opposition à la méthode gouvernementale prend place dans les rangs mêmes de la Police Nationale dont les agents, attachés à leur mission, peinent véritablement à comprendre la philosophie d’une telle démarche. Parallèlement à cette réduction d’effectifs, ils doivent en effet faire face à la réorganisation des services territoriaux de la sécurité publique avec la fusion annoncée des commissariats de police et des gendarmeries.
Sur la 2ème circonscription de l’Ardèche, les inquiétudes portent sur le maintien du commissariat de Guilherand-Granges dans toutes ses compétences et sur la question maintes fois renouvelée auprès du ministère de l’Intérieur des effectifs du commissariat d’Annonay. Dans ces conditions, comment combattre l’insécurité efficacement ?
L’annonce du non-remplacement de 34.000 postes de fonctionnaires en 2011 touchera inévitablement l’enseignement et la fonction publique hospitalière qui souffrent également de la politique d’austérité du Gouvernement. Ce dernier doit faire face à une mobilisation sociale grandissante et ne semble pas trouver d’écho positif à sa récente loi de rénovation du dialogue social dans la fonction publique.
En s’attaquant parallèlement aux collectivités territoriales qui ne suivraient pas la même démarche de réduction des effectifs, Georges TRON ignore les besoins de la population en matière de services publics locaux. Il ignore comment les Français y sont attachés et comment le démantèlement progressif de ces services du quotidien appauvrit terriblement l’ensemble du territoire, et en particulier les territoires ruraux comme celui de l’Ardèche. L’INSEE a pourtant confirmé récemment les bons résultats de la gestion financière des collectivités locales dont devrait s’inspirer le Gouvernement qui, malgré sa politique d’économie générale, a augmenté le déficit de l’Etat de près de 112% cette année.
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