Martine Aubry, Michel Destot (maire de Grenoble), Pierre Cohen (maire de Toulouse) et François Pupponi (maire de Sarcelles), se sont rendus à Marseille lundi 29 aout 2011.
Martine Aubry a tenu une conférence de presse à la mairie des XV-XVIe arrondissements de Marseille, où elle a dénoncé le fiasco de la politique de Nicolas Sarkozy en matière de sécurité. "On ne règle pas les problèmes de sécurité en faisant valser les préfets. On enlève d'ailleurs de la crédibilité à la haute fonction publique, et cela je ne peux pas le permettre", a-t-elle affirmé alors que le ministre de l'Intérieur est venu à Marseille installer un nouveau préfet à la sécurité. "La police a besoin d'être revalorisée".
Martine Aubry : "je serais la présidente de la... par marsactu
Le fiasco de la politique de Nicolas Sarkozy
"La visite du ministre de l'Intérieur, qui a fait trois visites en deux mois à Marseille, montre abondamment le fiasco de la politique de Nicolas Sarkozy en matière de sécurité," a déclaré Martine Aubry, dénonçant "cette politique de communication et du coup d'éclat permanent" et accusant Nicolas Sarkozy d'avoir "utilisé l'insécurité tout au long de son mandat".
"Il y a eu 3.000 vols avec violences à Marseille au 1er trimestre - 25 par jour, et cinquante assassinats en deux ans. Je vois Monsieur Guéant dire qu'il va stopper l'inacceptable. Quel est l'inacceptable aujourd'hui ? C'est la politique du président de la République, qui a été ministre de l'Intérieur !"
Les priorités de Martine Aubry
Martine Aubry propose de "rétablir les 10.700 policiers et gendarmes perdus" en France depuis 2007 et de réorganiser les forces de l'ordre en fixant des priorités, notamment à partir de "zones de sécurité prioritaires". Elle propose aussi "une loi pour rendre plus lourdes les sanctions" contre les détenteurs d'armes.
En matière de sécurité, la crédibilité a changé de camp
"En matière de sécurité la crédibilité a changé de camp. Elle est chez nous, par ce que nous faisons là où nous sommes élus. Elle est chez nous, parce que pour nous, la sécurité est un droit fondamental. Moi, je suis pour la politique du résultat. Il faut arrêter ces coups d'éclat, ces coups de communication. Les Français n'en peuvent plus de toutes ces promesses non tenues. Moi, je le redis : je serai la présidente de la sécurité pour tous les Français.
Claude Guéant en déplacement à Marseille le même jour, a affirmé que le gouvernement de Lionel Jospin s’était illustré « par l'introduction des 35 heures, ce qui a abouti, dans la police, à l'équivalent de 8 000 suppressions de postes, sans que le gouvernement songe à compenser cette perte par quoi que ce soit ».
Le ministre de l’Intérieur, jamais avare d’une approximation, devrait relire les rapports budgétaires établis lors des discussions des projets de lois de finances.
Il apprendrait ainsi qu’en 1997 quand le gouvernement de Lionel Jospin prend ses fonctions, le nombre de policiers est de 113 158, celui des personnels administratifs travaillant au sein du ministère de l’Intérieur de 14 855 aux côtés de 8825 « auxiliaires » soit un total de 136 838.
En 2002, au moment où le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin est nommé, les policiers sont 115 683, les personnels administratifs 15 149 et les auxiliaires 20 000 soit un total de 150 832
En résumé, si on se limite aux policiers (tous corps confondus) le gouvernement de Lionel Jospin a donc créé 2 525 postes de policiers et si l’on retient l’ensemble des personnels travaillant au sein de la « police nationale » la progression est de 13 994.
OUI ! La prévention est prioritaire à la répression systématique, avec un service public local de qualité, mieux adapté aux besoins des concitoyens, et aux réalités du terrain. Et preuve en est qu'une politique sécuritaire ne saurait être l'apanage unique de la droite dure. Cette vision des questions de sécurité est plus sereine, beaucoup plus réelle et réalisable.
Rédigé par : Michel Bonet | 06 septembre 2011 à 08:39