Parce que "travailler plus pour gagner plus" ne restera que comme un slogan ou une promesse décue, nous sommes nombreux à penser que la valeur du travail se reconnait aussi à celle qui est accordée à la formation permettant l'exercice d'une activité professionnelle. La promesse républicaine d'ascension sociale a une incarnation matérielle, statutaire mais aussi symbolique dans l'importance et la graduation des actes qualifiant qui l'accompagnent. Aussi, comme beaucoup de mes collègues, je soutiens les orthophonistes qui demandent la reconnaissance de leur diplome au niveau "master". J'ai donc interpellé Xavier Bertrand, Ministre de la Santé et du travail à ce sujet par une question écrite déposée le 4 novembre 2011.
La Fédération Nationale des Ortophonistes est tres mobilisée sur le sujet, logiquement, et souligne avec raison que si cette reconnaissance ne changera pas le quotidien immédiat des patients, elle peut etre lourde de conséquences à terme sur l'offre de soins et sur la capacité de sunset des autres à etre accompagnés face aux pathologies et autres traumatismes.
"M. Olivier Dussopt attire l’attention de Monsieur le Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé sur les inquiétudes légitimes des orthophonistes au regard du projet de décret relatif à la reconnaissance de leur formation initiale. En réponse à la question écrite n°115573 d’Olivier Dussopt, publiée le 26 juillet dernier au Journal Officiel, Monsieur le Ministre affirmait que la réingénierie du diplôme d’orthophoniste serait élaborée sur la base du référentiel d’activités et de compétences par le ministère en charge de la santé, en partenariat avec les professionnels. Cependant, le projet de décret susmentionné ne respecte pas la méthodologie et la définition du métier validé dans le référentiel de compétences. En effet, le Gouvernement envisage une reconnaissance de la formation initiale d’orthophoniste à deux niveaux : Une formation généraliste en 1ère année de Master et une formation en 2ème année de Master, complémentaire et non obligatoire, pour un nombre limité d’orthophoniste habilités à prendre en charge les patients victimes d’AVC, les patients atteints de la maladie d’Alzheimer, de la maladie de Parkinson, les personnes aphasiques, les enfants sourds, les patients atteints de trouble de déglutition, de problèmes de voix ou bien encore les personnes laryngectomisées. Dès lors, la première catégorie de professionnels sera contrainte à un exercice professionnel extrêmement limité et les patients se verront pénalisés puisqu’ils ne bénéficieront plus d’un orthophoniste de proximité correctement formé à l’ensemble des troubles relevant de sa compétence. Par conséquent, il lui demande de revenir sur sa décision et de reconnaitre le niveau Master 2 comme niveau unique de formation pour les orthophonistes."
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