Ce 19 mars avait une double signification. La première est qu’il est celui du cinquantenaire des Accords d’Evian qui ont permis à notre pays et à l’Algérie de sortir d’une guerre qui refusait de dire son nom et qui avait déjà couté la vie à 30 000 de nos soldats.
Nous étions nombreux, dès le matin devant le mémorial départemental du Pouzin puis devant le monument aux morts de Privas, ville-préfecture, pour commémorer la fin de ce conflit. Le 19 mars est une date lourde de sens. Soulagement des familles pour qui elle signifiait le retour des appelés du contingent. Douleur pour celles et ceux attachés à la souveraineté de la communauté française en Afrique du Nord. Joie de ceux qui luttaient pour liberté de leur peuple. Fin de l’angoisse pour certains mais aussi début de la peur pour d’autres, harkis et supplétifs que nous n’avons pas su protéger. C’est une date historique. Une date qui marque la signature d’un accord de paix qui sera ratifié le 9 avril 1962 par plus de 90% du peuple français malgré les tentatives de certains de créer le désordre, d’attenter aux jours du Président de la République et de refuser finalement la marche de l’Histoire. La présence de tous les parlementaires du département montre notre attachement à cette date.
La deuxième signification est plus locale et annonéenne en particulier. Ce 50ème anniversaire a été l’occasion d’inaugurer le nouveau square « 19 mars 1962 – fin de la guerre en Algérie », square où a été implanté la stèle après le réaménagement de son ancienne localisation. Il est situé à l’angle de la rue de Faya et de l’avenue de l’Europe. Ce square a été réalisé en concertation avec les anciens d'AFN, de la FNACA et de l'ARAC, et il permet une plus grande mise en valeur de la stèle commémorative qui porte le nom des huit jeunes Annonéens morts pour la France en Algérie. Gageons, comme l'ont souhaité les représentants des deux associations que la paix soit définitivement acquise de part et d'autre de la Méditerranée.
A cette occasion, le comité local de la FNACA d’Annonay m’a fait l’honneur de me remettre la médaille du cinquantenaire. J’en ai été très touché. Cette cérémonie du 19 mars était d’autant plus émouvante qu’aux appels à la paix de la FNACA et de l’ARAC répondait en écho le drame que Toulouse et Montauban connaissent avec l’assassinat d’enfants et de militaires, semble-t-il avec des mobiles racistes et antisémites.
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