L’absence complète des députés de la droite lors de l’examen et du vote de la loi est consternante. C’est bien plus que la conséquence de ses déchirements. C’est l’enterrement en son sein du gaullisme qui croyait au patriotisme industriel et volontariste. Une nouvelle fois, c’est donc la gauche, dans toutes ses composantes, qui relève le drapeau de notre économie en faisant renaître l’un de ses fondamentaux : mettre la finance au service de la production.
Dotée d'une force de frappe de 42 milliards d'euros, la BPI sera le bras armé de l'Etat pour soutenir les PME et les entreprises de taille intermédiaire (ETI), celles qui créent de l'emploi et qui sont au cœur du système productif de notre pays.
Alors qu'elles emploient plus de 16 millions de personnes en France et qu'elles garantissent le dynamisme économique du pays, PME et ETI se heurtent à un obstacle lancinant, celui de l'accès au financement. Souvent considérées comme des emprunteurs à risque par les créanciers, les PME ont particulièrement souffert du resserrement du crédit durant la crise. Certains investissements ont dû être abandonnés, certaines embauches gelées ce qui a d'autant plus fragilisé leur compétitivité.
Pour leur apporter le soutien dont elles ont besoin, la BPI sera dotée d’une force de frappe réelle : un total de 42 milliards d'euros mobilisables directement pour les entreprises. Ces fonds seront réservés prioritairement aux filières stratégiques pour l'économie du pays: conversion numérique, transition écologique et énergétique, économie sociale et solidaire...
Par ailleurs, là où on observe un empilement des outils de financement et des interlocuteurs (Oséo, le Fonds Stratégique d’Investissement, la Caisse des Dépôts et Consignation...) la BPI apportera de la clarté et de la lisibilité en offrant aux entreprises un guichet unique pour l'ensemble de leurs démarches.
Enfin, les régions, qui sont au cœur du développement économique des territoires joueront un rôle central dans le fonctionnement de la BPI. Elles seront en outre représentées dans les instances nationales de l’institution et les décisions de financements de projets seront accordées en directions régionales.
Traduisant le premier des 60 engagements de François Hollande pendant la campagne présidentielle, ce projet de loi est le premier acte de la politique du gouvernement en faveur de la compétitivité et du soutien aux entreprises. Il s’inscrit dans une politique plus large d’amélioration du financement de l’économie avec la réforme de la fiscalité de l'épargne et la réforme bancaire.
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