Quand la technologie et la politique se croisent, ce sont de nouveaux lieux de débats qui naissent. Au risque de passer pour un ancien combattent de ces nouvelles technologies - qui n'ont désormais de nouvelles que leur acronyme - je me souviens que c'est d'abord sur une plate-forme de blog, gratuite, que je me suis initié à cet univers en 2006 lorsque je suis devenu conseiller régional et dans la perspective des élections législatives de 2007.
Des cette étape électorale passée, j'ai fait le choix d'ouvrir un "profil personnel" sur Facebook, considérant là qu'il y avait un outil de communication instantanée. Un moyen de garder un contact certes virtuel mais direct avec celles et ceux qui me témoignent leur confiance. Un moyen aussi de relayer à la fois les actions quotidiennes mais aussi des positions personnelles ou collectives. Ce profil a largement atteint̀ le maximum "d'amis" toléré par la société Facebook (5000) et compte près de 1000 abonnes en sus qui sont informés des mises à jour. J'ai fait le choix de ne pas transformer ce profil en "page" et donc de garder des "amis" plutôt que des "fans". C'est un choix délibéré pour conserver les fonctionnalités de messagerie, de liberté dans les commentaires (même si ceux qui sont injurieux et heureusement rarissimes sont supprimés). Interface avec mon blog, lieu de débat, outil de prise de contact ou de dialogues. C'est devenu un élément majeur de mon fonctionnement parlementaire.
Plus récemment, lors de la campagne des primaires, j'ai ouvert un compte Twitter. Messages rapides, éclairs et limites à 140 caractères. Relations parfois vives et capacité à être pris à partie, voire trollé par des opposants souvent aussi virulents que stériles. Toute cela relève de la règle du jeu. C'est aussi le prix à payer pour être lu, potentiellement, par quelques milliers de contacts.
Deux questions se posent souvent.
La première est celle du temps consacré à ces réseaux. Certains trouveront toujours que c'est trop. Et en même temps, depuis un smartphone, ce sont quelques secondes, quelques clics pour envoyer ces 140 caractères ou une photo prise tout aussi vite. Ce n'est ni un effort ni une drogue des lors que cela est ludique et bien géré.
Seconde question. Est-ce sérieux pour un parlementaire, un élu local de s'exposer ainsi? De prendre le risque d'interpellation, de mots crus, de remarques parfois déplacées ou saugrenues. D'être contesté, caricature et même vilipendé lorsqu'un débat devient passionnel comme c'est le cas aujourd'hui au sujet du mariage.
Je crois que oui. Cela est sérieux ces réseaux se sont imposés comme des outils de transparence et de proximité nouvelle.
Cela reste sérieux et utile si l'on est sincère. Il faut, au maximum, gérer soit même sur ses profils plutôt que les confier à un intermédiaire. Il faut savoir parfois ne pas réagir. Il ne fut pas masquer non plus les proximités qui existent dans nos vies.
Lors de la commission des lois consacrée au mariage pour tous. Les opposants comme les partisans commentaient nos échanges. Nous-mêmes, depuis la salle de séance, avons participé et interagi. Y compris en employant l'humour et en nous interpellant directement. Cela lève aussi le voile sur les relations cordiales, le tutoiement, qui existent parfois entre des élus opposés politiquement mais qui savent aussi se côtoyer et s'apprécier humainement. Il y a là aussi une vraie innovation en terme de transparence et de connaissance de la réalité de la vie politique et du fonctionnement d'une assemblée.
Pour rien au monde je ne renoncerai à ces nouveaux outils. Au risque d'être submergé et de devoir parfois être aidé pour répondre.
Cet article du Monde montre bien combien ces réseaux permettent à nos débats d'être partagés de manière instantanée et simultanée. Rien ne se fait sans risque et certains de mes collègues, amis comme adversaires, ont eu à subir les conséquences d'un statut mal maîtrisé, d'un tweet maladroit ou encore d'un message privé qui s'échappe.. C'est la règle du jeu!
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