L'installation de la compagnie de danse contemporaine La Baraka, dirigée par Abou Lagraa, est une belle opportunité pour Annonay. Compagnie nationalement et internationalement reconnue, la Baraka se produit sur les plus grandes scènes et son directeur, originaire d'Annonay, souhaite installer son studio de création et les régisseurs à Annonay.
Ce n'est pas une nouvelle école de danse puisque l'objectif n'est pas de donner des cours mais de créer des spectacles et d'accueillir des danseurs en résidence. Nous discutons actuellement avec la compagnie pour envisager que certaines répétitions puissent être ouvertes au public et comment bien intégrer la compagnie dans le quartier. Actuellement la compagnie prépare un spectacle intitulé "le cantique des cantiques" qui est d'ores et déjà programmé au Théâtre Chaillot à Paris, à la Maison de la Danse de Lyon et au Grand Théâtre d'Aix-en-Provence.
Nous avons proposé à la Baraka de s'installer dans les locaux de l'ancienne chapelle, désacralisée, de Sainte Marie, au cœur de la vieille ville et du quartier PNRQAD.
L'Etat et la Région Rhône-Alpes accompagnent ce projet jugé structurant et ils l'ont inscrit dans le contrat de projet Etat-Région avec des subventions d'un montant respectif de 200 000 et 280 000 euros. Le Département de l'Ardèche s'est engagé à hauteur de 70 000 euros.
La Ville ne vendra pas la chapelle mais la mettra seulement à disposition. C'est un bâtiment classé sur lequel nous avons déjà fait des travaux les années précédentes : escalier de secours, reprise des pièces annexes dédiées au stockage, étanchéité de la toiture.
Nous prévoyons des travaux de protection et d'entretien du patrimoine : sur le triptyque Scènes de la vie de Saint-François Régis », de Joseph AUBERT, pour rénover le mur gauche très abimé par les infiltrations, et enfin pour restaurer le plafond à voussures peintes et celui du sas d'entrée.
Nous aurions dû faire ces travaux estimés à 115 000 euros (et subventionnés à plus de 40% par la DRAC) avec ou sans projet d'installation de la Baraka, pour protéger ce bâtiment classé.
Le lieu accueillera donc des danseurs en résidence et dans le cadre des créations d'Abou Lagraa. Il accueillera aussi les bureaux de la compagnie et son personnel permanent. C'est donc aussi l'occasion d'implanter des emplois dans ce quartier. C’est enfin une belle façon de mettre en valeur un lieu trop méconnu des Annonéens puisque les travaux respecteront évidemment tous les éléments majeurs de la chapelle.
Le budget total des travaux est de 650 000 euros HT avec un taux de subvention de plus de 80%, ce qui est exceptionnel et dû au fait que tous nos partenaires jugent cette opération intéressante et forte. Il faut aussi rappeler qu'Annonay Agglo travaille à l'installation dans ce même quartier d'artisans d'art dans le cadre de son projet de pépinière.
L'installation pourrait intervenir entre fin 2016 et début 2017.
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Pour mémoire, et grâce aux Amis du Fonds Vivarois, le site de la Ville d'Annonay rappelle que deux éléments de cette chapelle, le portail d’entrée et le plafond, furent inscrits les 30 mars 1954 et 8 septembre 1955 à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques (I.S.M.H), avant que l’ensemble de l’édifice ne fût classé (M.H.C) le 3 mars 1981.
Le portail qui donne accès à la chapelle est remarquable par son caractère classique et conventionnel. La lourde porte à deux vantaux surmontés d’un tympan de bois inscrit son plein-cintre entre les deux jambages de pierre blanche que surmonte un fronton triangulaire. Au centre de ce fronton, une niche abritait sans doute une statue de la Vierge, patronne de la Congrégation.
Dès son entrée dans le sanctuaire, les yeux du visiteur se porteront vers l’immense plafond peint de plus de 200 m2 de surface qui s’étale à huit mètres au dessus du sol. Une composition de feuilles d’acanthe liées en gerbes occupe les fonds sur lesquels se détachent en relief des médaillons historiés. Ces médaillons présentent une forme de carrés dont chacun des côtés est lobé. Ils sont délimités par des moulures de bois.
Dans certains de ces médaillons apparaît une figure allégorique peinte en couleurs pastel. Le quadrillage de moulures guide le regard vers des médaillons plus petits également peints.
Une large corniche souligne l’ensemble. Tout au long de sa doucine, des compositions champêtres de gerbes et de fruits alternent avec des corbeaux peints en trompe-l’oeil. Au dessous encore, un bandeau peint étale un autre décor de volutes de feuillages. Ce plafond riche de couleurs constitue un ciel idéal pour la vaste nef.
Le choeur, légèrement surélevé a reçu l’ancien retable de la chapelle Sainte Claire d’Annonay. Ses quatre colonnes torses, en bois peint, entourent des niches destinées à recevoir des statues et, au centre, une descente de croix a remplacé le tableau d’origine, perdu. Au long des colonnes grimpent des pampres dorés portant des grappes et des angelots. Les fonds du retable sont traités en faux marbre sur panneaux de bois. Composition assez grandiose et traitée dans le style grandiloquent du baroque, ce retable trouve dans cette église un espace à sa mesure dont il atténue les proportions.
Les murs de l’église sont habillés, jusqu’à une hauteur de deux mètres environ, de boiseries peintes. Ces boiseries ont été également restaurées et le bleu de leur patine de céruse s’allie très heureusement aux bleus du plafond. Des filets dorés les rehaussent.
La nef était éclairée à l’origine par six vastes fenêtres dont quatre ont été condamnées par la construction ou la surélévation de bâtiments adjacents. Un grand oculus l’éclaire également vers le couchant et s’intègre, à l’extérieur, à la façade de la rue du Tra. Chaque fenêtre est entourée d’un décor peint répétant les motifs de volutes de feuillages de la moulure et de son bandeau. On remarquera que le cintre des fenêtres et surtout celui de l’oculus de façade débordent fâcheusement sur ce riche décor : cette disposition trahit la postériorité de la construction du plafond par rapport à celle de l’édifice.
Enfin, au dessus de l’entrée, on remarquera les restes mutilés de la tribune monastique qui se prolongeait, à l’origine, au long des murs latéraux jusqu’au niveau de l’entrée du choeur.
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