Je partage la satisfaction de mon collègue Benoît Hamon, député des Yvelines, suite à l’adoption par l’Assemblée nationale vendredi d’un amendement qui élargit la taxe sur les transactions financières (TTF) aux opérations intra-journalières.
Cette mesure poursuit deux objectifs : il s’agit à la fois de freiner la spéculation sur les marchés financiers et également de financer l’aide au développement en dégageant des recettes supplémentaires pour la solidarité internationale.
Les transactions financière dites « intra-journalières » ne sont actuellement pas taxées. Elles représentent pourtant 40% du volume des transactions. La taxe sur les transactions financières ne porte que sur les transactions constatée en fin de journée. Autrement dit, un opérateur peut acheter et vendre une même action un million de fois dans la journée sans être taxé à partir du moment où son bilan de début et de fin de journée sont les mêmes.
Pourtant, ces opérations intra-journalières constituent l’exemple type d’activités spéculatives des banques qui ne servent en rien l’économie réelle mais constituent un moyen de s’enrichir en pariant à la hausse ou à la baisse sur les marchés financiers. Contre l’économie financiarisée qui joue à la bourse comme on joue au casino en déstabilisant les marchés, l’extension de la TTF, en prélevant un pourcentage de chaque transaction effectuée, freine la spéculation et la volatilité sur les marchés financiers en rendant moins attractifs les gains réalisés par les banques sur chaque transaction.
En plus de réguler une finance devenue folle et dont l’échelle d’action est désormais la nano seconde, cet amendement permet de lever des fonds pour financer l’aide au développement. Face à la diminution dans le budget des fonds alloués à l’aide au développement, cette mesure permet d’assurer l’engagement du Président de la République d’augmenter de 4 milliards l’aide publique au développement d’ici 2020. Alors que des millions de personnes fuient les pays en guerre du Moyen-Orient pour se réfugier dans les pays limitrophes comme le Liban, la Turquie et la Jordanie, nous demeurons impuissants. L’aide au développement permet justement de venir au secours de ces populations pour leur éviter un terrible exil et un accueil parfois difficile en Europe.
C’est tout à l’honneur de l’Assemblée nationale que d’avoir adopté l’élargissement de la TTF qui entrera en vigueur le 31 décembre 2016. Les parlementaires devancent ainsi les négociations européennes qui prévoyaient à terme une telle extension. En montrant ainsi la voie, la France aura, j’en suis également convaincu, un effet d’entraînement sur nos partenaires.
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