Le chômage de longue durée poursuit une hausse ininterrompue, notamment depuis le début de la crise de 2008. Presqu’un chômeur sur deux est inscrit à Pôle emploi depuis plus d’un an, soit plus de 2,2 millions de personnes. Pour répondre à cet enjeu majeur pour nombre de nos concitoyens, l'Assemblée nationale a définitivement adopté le 10 février dernier une proposition de loi innovante qui va permettre l'expérimentation territoriale afin de faire disparaître le chômage de longue durée.
Sur 10 territoires, le dispositif permettra de rediriger les coûts liés à la prise en charge du chômage vers la création d'emplois durables. Élaborée avec les associations de lutte contre l'exclusion, cette proposition de loi, profondément de gauche, est une innovation dans la bataille pour l'emploi. Depuis 1983, la part du chômage de longue durée (plus de douze mois sans aucune activité) dans le chômage total n’est jamais descendue en dessous de 31%. De plus, avec l’aggravation des difficultés économiques, le nombre de chômeurs de catégorie A a connu une très forte augmentation depuis 2008. Il concerne aujourd’hui 2,2 millions de personnes soit 45% de l’ensemble des demandeurs d’emploi.
Ce texte - élaboré avec des associations qui luttent contre l’exclusion comme ATD Quart monde va permettre de rediriger le coût social du chômage vers la création d’emplois durables - vise à expérimenter sur dix territoires de petite taille (regroupements de communes rurales par exemple), et pendant cinq ans, un dispositif qui créé de nouveaux emplois par le transfert des coûts liés au chômage de longue durée.
Concrètement, tout chômeur de longue durée qui le souhaite se verra proposé un CDI rémunéré au SMIC dans des secteurs d’activité peu solvables comme ceux de l’économie sociale et solidaire. Il s’agira ainsi de répondre aux besoins en service des acteurs locaux : soutien scolaire, garde d’enfants, jardinage, assistance administrative… Pour financer ces emplois, un fonds national sera créé en mutualisant les aides normalement consacrées à la prise en charge de la privation d’emploi (allocations chômage, RSA, allocations logements, manque à gagner en impôts et en cotisations…). Il sera veillé à ce que ce nouveau dispositif n’induise pas une concurrence déloyale contre les entreprises déjà existantes. Si les expérimentations se révèlent bénéfiques au plan humain et viables au plan économique, elle pourront être généralisées.
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