Depuis jeudi et l’attentat dramatique de Nice, beaucoup de questions sont posées. Beaucoup de leçons sont données aussi par les adeptes du “y a qu’a” et du “faut qu’on”, par celles et ceux qui “savent” comment empêcher de tels actes. Depuis 2012, le Gouvernement et la majorité ont agi. Ainsi, nous avons créé plus de 9000 postes de policiers et de gendarmes là où la majorité précédente en avait supprimé 13000. Et d’autre sont encore prévus, en plus des élèves policiers et gendarmes en cours de formation. Nous avons voté une réforme des services de renseignement alors qu’entre 2007 et 2012, leur implantation territoriale avait été modifiée et déstabilisée. Nous avons augmenté les moyens des forces de sécurité de plus de 15% alors qu’ils avaient été baissés de 17%. Nous avons aussi modifié nos lois, nous attirant des critiques par celles et ceux qui à gauche du PS craignaient (parfois de bonne foi, parfois de manière outrancière ou feinte) pour les libertés publiques, mais aussi par une partie de la droite et par l’extrême-droite qui n’a pas voté les textes renforçant nos services de renseignement. Malgré tous ces efforts et toutes ces mesures, le risque zéro n’existe pas. Des attentats ont été déjoués, plus de quinze, et d’autres malheureusement ont été commis et aucun responsable, aucun gouvernement, n’aurait malheureusement fait mieux. Personne ne peut tout empêcher ni tout prévoir. L’actualité nous le montre comme nous l’avaient montré l’affaire Merah en 2012 ou les attentats de 1995. A chaque fois dans la douleur et la tragédie.
Contrairement à ce que le président du parti Les Républicains a affirmé le 17 juillet au journal de 20 h, aucun gouvernement n’a fait autant jusqu’à présent pour lutter contre la menace djihadiste.
Le Gouvernement, dès 2012, a répondu par une mobilisation totale de nos forces, avec une hausse des effectifs – 9 000 emplois de policiers et de gendarmes recréés sur l’ensemble du quinquennat, dont 1900 pour renforcer le renseignement intérieur, quand 12 500 avaient été supprimés entre 2007 et 2012. Le Ministre de l’Intérieur a également mis en œuvre un nouveau schéma national d’intervention des forces sur l’ensemble du territoire et a modernisé l’équipement et l’armement des primo-intervenants, policiers des BAC et gendarmes des PSIG. Cela a été rendu possible par une augmentation de 17% des crédits de fonctionnement des forces de sécurité intérieure, là où ils avaient diminué d’autant lors du précédent quinquennat. Les services de renseignement ont été réformés par la création de la DGSI, du SCRT et d’un État-Major opérationnel de Prévention du Terrorisme qui coordonne la politique de prévention de la radicalisation et contrôle la qualité du suivi des individus radicalisés. Le Fichier de Signalement des Personnes Radicalisées à caractère Terroriste, créé en 2015, permet d’assurer un suivi permanent de 12 000 individus.
Ensuite, le Gouvernement et le parlement ont adaptés nos outils juridiques. Trois lois antiterroristes et une loi renseignement ont été adoptées au cours du quinquennat. Une première loi antiterroriste adoptée dès décembre 2012 permet de juger des ressortissants Français pour leur participation à des infractions terroristes commises à l’étranger. Cette loi, conjuguée à l’action de nos services de police et de renseignement, a déjà permis d’ouvrir près de 300 procédures judiciaires à l’encontre de plus de 1200 de nos ressortissants impliqués dans des filières djihadistes. Une deuxième loi antiterroriste, adoptée le 13 novembre 2014, a créé l’interdiction de sortie du territoire (IST), l’interdiction d’accès au territoire (IAT), la fermeture et le déréférencement de sites faisant la propagande terroriste sur la toile. La loi du 3 juin 2016 renforçant la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et leur financement permet désormais l’utilisation, dès le stade de l’enquête préliminaire, de moyens spéciaux d’enquête jusqu’alors réservés à l’information judiciaire, comme la sonorisation de lieux privés, l’utilisation d’imsi-catcher, le recours élargi aux perquisitions de nuit. La loi instaure en outre la perpétuité réelle pour les auteurs de crimes terroristes et durcit les conditions de la détention provisoire et des aménagements de peine. Toutes ces dispositions sont applicables depuis la promulgation de la loi. Enfin, la loi Savary du 22 mars 2016 a également renforcé le niveau de sécurité dans les transports.
Aussi, nous répondons également à la menace par une action déterminée pour la prévention de la radicalisation. Dès avril 2014, un plan global de lutte contre les filières djihadistes a été lancé, avec notamment la création d’un numéro vert pour les familles qui a déjà permis de signaler plus de 5 000 individus, et d’empêcher de nombreux départs. La lutte contre la radicalisation est une priorité parfaitement identifiée et le Gouvernement a annoncé le 9 mai dernier un plan très complet de 80 mesures pour lutter contre la radicalisation et contre le terrorisme, avec notamment la création d’un centre de réinsertion et de citoyenneté par région d’ici fin 2017. Le premier Centre de réinsertion et de citoyenneté ouvrira le 1er septembre en Indre et Loire.
C’est enfin une réponse au plan européen qui est faite. Sous l’impulsion de la France, les instances européennes ont adopté des mesures indispensables, avec notamment la modification de l’article 7-2 du code Schengen permettant un renforcement des contrôles aux frontières extérieures de l’Union, la création d’un corps de garde-frontières et de garde-côtes européen, la révision de la directive sur les armes à feu, et l’adoption du PNR.
Cette action résolue donne des résultats : 16 attentats ont été déjoués sur notre sol depuis 2013. 160 individus en lien avec des activités terroristes ont été arrêtés depuis le début de l’année en France, grâce à l’action des services de sécurité. Depuis le rétablissement des contrôles aux frontières au soir du 13 novembre, 48 millions de personnes ont été contrôlées à l’ensemble de nos frontières terrestres, aériennes et maritimes, et 28 000 individus ont été empêchés d’entrer sur notre territoire.
Le Gouvernement est totalement déterminé à poursuivre et à amplifier cette action, dans le respect de nos règles démocratiques, de la cohésion nationale, au seul service de la sécurité des Français et de la défense de la France. Nous devons donc être dignes, ne pas céder aux polémiques, ne pas nous perdre dans des débats inutiles. C'est encore plus vrai pour les responsables politiques. La seule attitude qui vaille est le soutien aux victimes et à nos forces de sécurité.
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