La loi de finances pour 2017 ne sera pas débattue au Sénat car les sénateurs de la majorité ump et Udi ont voté son renvoi préalable. C'est la première fois depuis 1992 et c'est dommageable pour la démocratie. Interrogé à ce sujet le 22 novembre, le Premier Ministre a aussi dit que cette dérobade était le moyen d'éviter d'afficher clairement leurs propositions : hausse de la TVA, baisse de la dépense publique (dont 20 milliards pour les collectivités), déremboursements, suppression de 500 000 postes dans la fonction publique, suppression de l'ISF, fin des 35h, etc... ça aussi, c'est dommage pour la clarté des débats démocratiques.
« C’est une occasion manquée devant les Français » a dénoncé Manuel Valls ce mardi lors des questions d’actualité au Sénat. Le premier ministre « regrette profondément » ce choix, notamment « pour l’institution sénatoriale ». Voter « le budget est l’une des missions essentielles des parlementaires et c’est un moment de confrontation politique utile » souligne-t-il. Le premier ministre aurait bien voulu jouer la comparaison avec la droite. D’autant plus que la ligne très libérale de François Fillon en économie fait le jeu de la gauche.
« Vous avez pris une décision pour masquer les divisions qui existent » estime Manuel Valls. « Les Français veulent savoir comment sera réalisé le plan d’économies de 100 à 150 milliards d’euros. Il faudra que vous disiez clairement comment vous comptez faire pour supprimer de 300.000 à 500.000 emplois publics. Alors assumez votre programme devant les Français : augmentation de la TVA, baisse de l’impôt sur les sociétés, suppression de l’ISF, fin des 35 heures. Faites-le, votez-le, vous en avez le pouvoir ici au Sénat » encourage même Manuel Valls.
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