Je suis rentré ce dimanche soir de la Rochelle après trois jours de débat internes au Parti Socialiste, même s'ils furent à mon sens beaucoup trop médiatisés pour ce qui concerne les jeux d'égos et les rivalités de personnes.
J'ai eu l'occasion d'intervenir samedi matin lors d'un atelier-forum au sujet de la laîcité et de la place du religieux. Relations entre collectivités et cultes, résistance aux intégrismes, tolérance, le champ des discussions est vaste. J'étais aux côtés de Jean-Luc Melanchon, Sénateur, Najat Belkacem, Adjointe au Maire de Lyon, Caroline Fourest et Alain Gesth, journalistes. Je vous invite à retrouver le compte rendu en cliquant sur ce lien.
Il serait malhonnête et vain de passer sous silence les dissensions et discussions largement évoquées par les médias. Le Parti Socialiste a connu trois défaites successives aux élections présidentielles, deux aux législatives et il doit donc s'interroger sur la pertinence de ses propositions, sur sa capacité à être entendu. Il doit aussi remettre en cause son fonctionnement et certainement permettre l'émergence d'une nouvelle génération de responsables politiques. Au risque de paraître brutal, je pense que certaines pages doivent être tournées pour mieux incarner l'avenir et une alternative sérieuse au gouvernement actuel.
Ces débat vont se poursuivre jusqu'au congrès de Reims en novembre. Je les aborde aussi sereinement que possible avec l'espoir que ma formation politique saura faire les efforts nécessaires à sa revitalisation.
Pour ma part, je travaille depuis de nombreuses années avec Benoit Hamon. Député européen, secrétaire national, il est âgé de 41 ans et appartient à cette nouvelle génération que j'appelle de mes voeux. Nous regardons avec attention les efforts de Martine Aubry pour définir une orientation et une majorité pour la porter. Martine Aubry a cette qualité de privilégier le collectif à l'individuel et d'assumer un positionnement politique clair, de revendiquer nos valeurs. Je souhaite que ses efforts soient couronnés de succès. En attendant la publication des motions, j'ai donc signé et je participe aux travaux de la contribution "Reconquêtes" dont Benoit Hamon est le premier signataire. Il nous parait essentiel de clarifier notre projet, nos propositions pour être utiles. Utiles aux Français qui n'attendent de nous que cela et rien d'autre. Il sera temps, ensuite, de dire et choisir celui ou celle qui sera le plus en capacité de remporter une élection présidentielle.
Suite aux travaux d'université d'été, il serait de bonne augure que les partis politiques, et en l'occurrence le PS, affirment cette valeur de la laïcité dans ses programmes pour la république, pour la société civile, pour l'éducation, l'enseignement et la liberté des consciences.
Même si les religions et les églises s'affichent par nature sur la place publique et s'immiscent dans la chose publique et collective, dans la politique et la république, celles-ci s'affirment surtout comme un enjeu de pouvoir, dont toute l'histoire de l'humanité nous a prouvée et nous prouve encore chaque jour les pires atrocités.
Pourtant l'époque des Lumières a, chez nous, conduit une révolution culturelle en nous libérant du dogme religieux.
Pourtant, la loi républicaine y a confirmé la séparation de l'église et de l'Etat.
La liberté de conscience, de croire ou de confession devrait rester du ressort de la vie privée.
Effectivement, les élus de la républiques ne sauraient admettre les chefs religieux comme interlocuteurs dans la chose publique, au risque de conduire à l'éclatement de l'unité républicaine.
Mais l'enjeu de la question sur la laïcité devrait aussi pointer les multitudes de dérives sectaires qui s'immiscent dans les consciences, sous couvert de liberté individuelle, de recherche spirituelle ou de mal être social.
La laïcité pose effectivement la question du politique et du lien social.
Plus que jamais la laïcité devrait être au préalable et au cœur du débat public, au risque de se faire ensevelir par ceux du religieux ou de l'individualisme.
Rédigé par : Guillaume PILLARD | 01 septembre 2008 à 20:50
bonjour
avez-vous un avis sur la pétition : « Le parti Socialiste applique le mandat unique parlementaire. En conséquence tout(e) candidat(e) membre du parti prend par écrit, avant la ratification de sa candidature, l’engagement sur l’honneur de remettre sa démission de ses autres mandats électifs après son élection au parlement national ou européen » ?
voir
http://partisocialiste.blog.lemonde.fr/2008/08/30/en-direct-de-la-rochelle-le-ps-peut-il-mettre-fin-a-son-propre-cumul-des-mandats/
et
http://www.pourlemandatunique.net/index.php?petition=2&pour_voir=oui (première signature Martine Aubry)
peut-être à vendredi
Rédigé par : k.tasse.trof | 01 septembre 2008 à 22:12
Tout simplement merci de rester fidèle à vos engagements et de soutenir clairement l'aile gauche du PS.(ce qui ne doit pas etre si simple de ne pas etre dans l'air du temps!!!) Je viens de lire la contribution Reconquetes et je suis entierement d'accord avec cette analyse, il faut absolument revenir et reconstruire sur des valeurs de gauche . A souligner que je ne suis pas adhérent au PS donc aucunement partisan d'un tel ou un tel . Je soutient avant tout ceux qui pense que c'est uniquement collectivement que nous pourrons proposer une veritable alternative. D'abord un projet de gauche cohérent et clair ... le candidat viendra ensuite. Enfin un peu d'espoir....
Rédigé par : Pierre | 02 septembre 2008 à 21:00
Concernant la proposition de Reconquête:
"Instaurer une VIème République primo-ministérielle"
Je pense que cette proposition est une très mauvaise proposition ; non bien sûr qu'il faille conserver cette très mauvaise habitude d'un président dirigeant dans les faits l'éxécutif; mais c'est sous évaluer l'importance d'un président élu au suffrage universel et AU DESSUS des partis .
Un pays a besoin d'un espace public capable de prendre de la hauteur et de travailler sur la vision globale de l'avenir ; sans cela la politique se confine à une gestion alternative teintée d'idéologie ; ce n'est pas parce que le rôle du président est mal compris et mal appliqué qu'il faut s'en défaire.Il faut au contraire revenir au sens et à la lettre de la constitution (qui est violée depuis des années)
La mission présidentielle comme veille et animation de la souveraineté populaire est essentielle; prendre de la hauteur et penser globalement est une activité essentielle.
Hors , qu'observe t'on? L'absence de projet national , du fait d'absence d'une vraie organisation du débat public , du fait du non respect de la mission constitutionelle du président .
Ce manque de sens de la société rejaillit sur les partis politiques et le PS qui est lui aussi déboussolé ; cette absence de sens et de projet rabaisse le débat à des guéguerres de chefs , aucun d'entre eux ne pouvant bien sûr ofrir au pays un vrai projet national , puisque la définition d'un projet national c'est d'être élaboré par la nation et donc par les citoyens qui la compose; et que ces derniers n'ont pas cette possibilité du fait de la carence Présidentielle.
Rédigé par : Di Girolamo | 03 septembre 2008 à 08:09
attention à l'effet "bouc émissaire". Il me semble que cette "carence présidentielle" se retrouve bel et bien à tous les échelons de notre système dit démocratique. Car qui organise encore le débat public aujourd'hui ? A quoi riment les pseudos "concertations" en tout genre ?
c'est à chaque détenteur d'un mandat électif de favoriser le débat, les propositions ET d'en tenir compte.
mais ne nous déchargeons pas non plus de notre propre responsabilité : c'est aussi aux citoyens qu'appartient le droit et le devoir d'utiliser les outils démocratiques et pas seulement dans le bureau de vote. Nous sommes formés aujourd'hui à "désapprendre" le libre arbitre et l'esprit critique, nous sommes souvent des citoyens "rognés".
certes la pression vient aussi et largement "d'en haut" mais nous sommes si nombreux "en bas"...
quant à la laïcité, moi qui défend pourtant des valeurs républicaines, je ne peux m'empêcher en observant le calendrier scolaire de noter les vacances de ...PAQUES, le pont de ...l'ascension ?
n'y aurait-il pas comme un zest de mauvaise foi dans cette république ?
Rédigé par : lapin fureteur | 09 septembre 2008 à 16:55
"attention à l'effet "bouc émissaire". Il me semble que cette "carence présidentielle" se retrouve bel et bien à tous les échelons de notre système dit démocratique. Car qui organise encore le débat public aujourd'hui ? A quoi riment les pseudos "concertations" en tout genre ?"
oui, lapin fureteur , nous aussi sommes responsables , à tous les échelons ; mais le débat public a cette caractéristique d'être public: ce qui signifie qu'aucun groupe social , mouvement , parti , association ....
n'est en capacité de l'organiser et le faire vivre efficammment et de lui donner une légitimité : ce sera le débat "public"de tel ou tel mouvement ! D'autre part un débat pour avoir du sens doit être relié au pouvoir et à la décision politique : sinon c'est du bavardage , même de haut niveau ; le débat public réside donc dans une articulation nationale officielle, un cadre organisé permettant aux citoyens de participer et d'exprimer leur souveraineté ; le rôle et la mission présidentielle en est le clé de voûte (devrait l'être ! )
Rédigé par : Di Girolamo | 15 septembre 2008 à 08:04