Les militants socialistes se sont prononcés et ont voté sur les différents textes d’orientation qui leur étaient proposés.
Je prends acte de ce résultat. Il est source d’inquiétudes et d’espoir. Inquiétudes car notre parti n’a pas de majorité claire et actée. Aucune motion n’atteint 30% des voix et cela peut être signe d’une forme d’émiettement. Espoir car la motion défendue PAR Benoit Hamon, sans le soutien de l’appareil ni des grosses fédérations, recueille près de 20% des suffrages.
En Ardèche, ce sont presque 36% des voix qui vont vers Benoit Hamon (environ 50% dans le Nord Ardèche). C’est la démonstration d’une volonté de changer qu’ont exprimé les socialistes ardéchois.
Au-delà des chiffres, l’enjeu pour le Parti Socialiste est de sortir du congrès de Reims avec une majorité et surtout un projet fort et cohérent. Répondre aux attentes des Français est la priorité, notamment sur les questions économiques et l’emploi. Redonner de la place à la puissance publique pour réguler l’économie. Construire une société plus juste avec des outils de protection efficaces. Telle doit être la feuille de route.
Aux côtés de Benoit Hamon, je travaille à cela pour que nos réponses soient celles qu’attendent les Français. Je souhaite qu’il devienne premier secrétaire de notre parti pour conduire ce travail, remettre nos militants et sympathisants en ordre de marche.
Le Parti Socialiste a besoin de changer. Changer sa méthode, changer son visage. Un parti renouvelé et utile, c’est cela dont nous avons tous besoin.
Malgré le profond respect que j'ai pour ceux qui dans ce parti militent pour leurs idées et veulent aider au changement, je crains qu'on ait là, la manifestation évidente de l'incapacité chronique du principe même de parti à faire évoluer la situation.
Je pense que ceux qui sont sincères et recherchent indépendamment de leur intérêts et ambitions personnelles le bien public, devraient s'interroger sur notre mode de fonctionnement politique et la notion de parti.
Les résultats de ce congrès expriment vraiment ce malaise.
Je crois profondément que cette crise (et pas seulement celle du PS) devrait nous inciter à une réflexion sur l’adaptation (ou non) de nos outils politiques actuels à affronter la crise systémique qui commence aujourd’hui.
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En annexe
-je signale que François Hollande m'a sidéré : je l'ai entendu grâce à france inter dire une chose et son contraire exact avant et après les résultats du congrès : avant "la motion qui aura la majorité relative (sous entendu celle de B Delanoé) sera légitime pour conduire le parti"
après : "la majorité relative (celle de S Royal) ne suffit pas "
- Sur Désir D'AVENIR , pendant la campagne de 2007, si vous écriviez par exemple que S Royal utilisait et donc gaspillait cette belle notion de démocratie participative à des fins personnelles et électoralistes , vous étiez (comme en chine!) CENSURE; c'est l'amère expérience que j'ai faite ; et il n'y a pas que les éléphants du PS qui ont de la mémoire.
Rédigé par : Di Girolamo | 07 novembre 2008 à 17:47
Le "combat de chefs" (Royal, Delanoë, Aubry) au PS ne me passionne pas. Il semble, cependant, que les positions de B. Hamon soient plus un combat d'idées.
Bon, la notion de "gauche" (comme la notion de "droite") m'intéresse peu. Je suppose aussi que le courant de B. Hamon servira de force d'appoint à 1 ou 2 "chefs". De plus, on a souvent connu, dans un passé récent ou lointain, des "socialistes de gauche" chez qui c'était une posture. Quelques années plus tard, ils devenaient très "politiquement corrects".
Mais, récemment, j'ai parfois apprécié certaines interventions de partisans de B. Hamon.
Un auditeur, face à Henri Emmanuelli, prétendait que "l'Europe" nous évitait une crise trop profonde. Emmanuelli lui montrait, avec raison, que les politiques européennes, pratiquées depuis des années, conduisaient à une dérégulation généralisée (1).
Jean-Luc Mélenchon a un langage parfois excessif et qui dépasse même sa pensée (2). Mais, au-delà de la forme, il défend des points de vue courageux, souvent à contre-courant de la "pensée unique". Je ne soutiens nullement le régime chinois, je suis très hostile aux délocalisations, Mélenchon aussi. Mais, il a eu raison de combattre l'attitude des adeptes du "droit d'ingérence" dont le comportement à l'égard de la Chine revenait plus à mépriser le peuple chinois que ses dirigeants.
Il y a bientôt 1 an, Marie-Noelle Lienemann a participé à un rassemblement contre le traité de Lisbonne. Elle se retrouvait aux côtés de J.P. Chevènement, de N. Dupont-Aignan et de P. Lefranc (ancien collaborateur du Gal de Gaulle). Il est bien qu'elle ait fait abstraction des étiquettes politiques pour défendre des idées proches sur l'Europe.
(1) H. Emmanuelli a voté "non" à la constitution européenne. Il est resté cohérent en votant contre le traité de Lisbonne. Cependant, il avait voté pour le traité de Maastricht (1992). On aimerait l'entendre reconnaitre qu'il a eu tort (comme Gérard Schivardi, qui était à l'époque au PS).
(2) A l'égard du journaliste J.M. Sylvestre, il était légitime qu'il critique ses idées sur l'économie. Mais il a utilisé des termes laissant croire qu'il souhaitait une "chasse aux sorcières". Le lendemain, Mélenchon, face à Sylvestre lui-même, a démenti clairement cette interprétation. Mais, le démenti n'a pas eu, dans les médias, le retentissement de la "gaffe" de la veille.
Rédigé par : Jacques | 08 novembre 2008 à 15:17
Il semble que J.L. Mélenchon va quitter le PS.
Après le référendum de 2005, il avait déjà "mis un pied dehors". Il semblait tenté par "la mouvance anti-libérale" (avec le PCF, la LCR, Bové (1) et quelques autres). Mais, le "capharnaüm" qu'était cette "mouvance" (on aurait dit des AG étudiantes après mai 68) l'a probablement découragé.
Aujourd'hui, il mettrait "les 2 pieds" dehors.
Si Mélenchon quitte le PS, il serait dommage qu'il aille chez Besancenot. Il y a la nécessité d'un mouvement républicain qui transcende les notions de "gauche" et de "droite" et qui, dans un premier temps, propose une autre façon de construire l'Europe (puisqu'il y a des élections européennes en 2009).
Avec d'autres, Mélenchon y aurait sa place.
(1) Il semble que J. Bové veut s'allier avec D. Cohn-Bendit. En dehors (peut-être) de l'écologie, je ne vois rien de commun entre les positions de l'un et de l'autre : sur la mondialisation, l'économie, l'Europe, des pans entiers de la politique étrangère. C'est, manifestement, une alliance contre nature. C'est une alliance exclusivement politicienne.
Rédigé par : Jacques | 08 novembre 2008 à 15:41