Mercredi 15 juillet, le projet de loi gouvernemental sur les jeux d'argent et de hasard était examiné par la commission des Lois.
Ce projet vise à ouvrir à la concurrence les jeux d'argent et de hasard sur internet dans le domaine sportif, hippique, et pour un certain nombre de jeux de cercle (de type poker). Un agrément serait donné, la publicité serait autorisée et une taxe mise en place.
Ce projet nous parait inopportun car rien ne l'exige. La Commission Européenne pousse à la libéralisation de ce secteur mais n'a jamais délibéré. La jurisprudence de la Cour de Justice des Communautés Européennes a rendu des avis très mesurés allant jusqu'à accepter les monopoles publics (de type Française des Jeux ou PMU) ainsi que l'interdiction de jeu dans le cadre de la lutte contre les addictions.
Ce projet est aussi dangereux car il menace le financement de la filière équine, assis sur le sysème du PMU, mais aussi parce qu'il introduit la possibilité de paris à côte. Ce type de paris est générateur de scandales dans la mesure où les gains de l'organisateur dépendent de la probabilité de victoire et de la côte arrêtée.
De plus, la publicité ainsi légalisée est de nature à provoquer une consommation de jeu plus forte et donc de créer une addiction plus importante. Nous voulons dans ce cadre la limiter ainsi qu'encadrer les horaires et supports de diffusion. Ce projet semble comme un pied mis dans la porte de la régulation. En effet, rien ne permet en son sein d'interdire et d'argumenter contre le recours de tel ou tel opérateur à deux sujets. D'une part, certains essaieront d'élargir le champ de la concurrence aux jeux en "dur" (de type casinos) et rien ne permettra de les en empecher. D'autre part, le principe de reconnaissance mutuelle qui permet à un opérateur ayant une licence dans un pays de l'UE d'Ëtre reconnu partout n'est pas appliqué, c'est tant mieux, mais ce choix n'est pas sécurisé.
Je suis intervenu, avec Aurélie Filippetti, en commission des Lois pour dire que nous considérons ce texte comme dangereux et inopportun. Il nous parait en plus bâti pour satisfaire els desiderata des propriétaires de groupes de jeux, en particulier de casinos.
Ce n'est pas un texte technique et encore moins un texte imposé par l'Union Européenne. C'est un texte politique soulignant un choix libéral et surtout éloigné de toute préoccupation en matière de lutte contre les addictions.
Le compte rendu de la Commission des Lois du 15 juillet 2009 : cliquez ici
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