Le groupe Inoplast a annoncé un second plan de départs volontaires dans ses usines de l'Ardèche et du nord de la France. Ce sont 150 postes qui devraient être supprimés dans l'année qui vient à la suite de la baisse importante de l'activité du secteur poids-lourds et automobile.
Ces suppressions de postes viennent s'ajouter aux licenciements des dernières semaines et des derniers mois : ITDT, Bonneterie Cévenole, ExtremDecor, Polyrim, Fichet, Arjo-Wiggins, Tissages des Quintenas et Quintenas Color... Les mauvaises nouvelles s'accumulent pour notre territoire durement touché par la crise.Les élus locaux travaillent. De gauche comme de droite, ils mobilisent tous les outils à leurs dispositions dans les communes, les communautés de communes avec l'aide du Département et de la Région. Nous travaillons avec les chambres consulaires et le Sous-préfet pour mobiliser les financements nécessaires à un plan d'action.
Cela ne suffit pas.Nous avons besoin de la solidarité et de l'aide de l'Etat. Dans une période où les gens souffrent, le silence et la passivité du Gouvernement ne sont pas acceptables. Depuis septembre 2008, je demande des mesures spécifiques et la mise en oeuvre du Contrat de Transition Professionnelle sur notre territoire. C'est une demande partagée par tous. Face à nous, le Gouvernement reste muet et ne prend pas même la peine de répondre. Je suis aux côtés des salariés licenciés. Les élus locaux répondent présents aussi mais nous avons besoin d'un vrai soutien.
Qu'attend le Gouvernement pour répondre et agir ? Qu'il n'y ait plus d'industrie en Ardèche ? Que notre territoire soit totalement sinistré ? Plutôt que de vouloir réformer les collectivités locales et les modes d'élection pour renforcer son pouvoir, le Gouvernement et sa majorité UMP devraient répondre aux vraies attentes de nos concitoyens. Il faut en finir avec les effets de manche qui consistent à dénoncer les paradis fiscaux, les bonus financiers et les parachutes dorés, tout en menant une politique qui favorise une économie hors-sol et totalement dérégulée. Il faut arrêter de faire croire aux Français que le G20 va arrêter la crise par un coup de menton alors même qu'ils souffrent et ne savent plus comment assurer le quotidien.
Au Gouvernement de prendre les mesures qui s'imposent. Protéger notre industrie en taxant les produits venus de pays où les conditions de travail sont indécentes. Taxer les produits polluants pour financer la recherche sur de nouvelles énergies plutôt que de taxer les ménages avec la taxe carbone. Faire entrer l'Etat et la puissance publique dans les conseils d'administration des grandes entreprises qui ont bénéficié du plan de relance. Autoriser les tribunaux à placer sous tutelle une entreprise bénéficiaire qui ferme un site lui-même rentable pour des motifs uniquement financiers.
La Ministre de l'Economie a annoncé la fin de la crise.Cela restera un mensonge tant qu'elle ne permettra pas aux territoires comme le nôtre de relever la tête en répondant à nos demandes d'aides spécifiques.
"Jusqu'à quand?"
On ne peut répondre à cette question qu'à partir de l'analyse que l'on fait de "la crise".
Si comme je le pense la crise est systémique c'est à dire est produite par le système lui même , alors la réponse est :jusqu'à ce que le système s'écroule . Ce qui peut prendre du temps : 1 an ,2ans, 5 ans,10 ans ,d'avantage ? Bien malin qui pourra le prédire. Révolution ou douloureuse et lente réadaptation? Démocratie ou dictature ? Là encore les scénarios de l'avenir sont ouverts. Ce qui est sûr c'est que nous entrons dans une ère de profonds bouleversements.
Il me semble que si mondialement et nationalement nous avons peu de prise politique , localement le champ d'action est ouvert et nous pouvons chercher à nous organiser .
Quand je dis nous , c'est un "nous" à constituer , un nous transversal de solidarité face à tous les grands enjeux : économie,social,climat,énergie, biodiversité etc
En terme d'outil pour constituer ce nous , deux entités me semble intéressantes à explorer :
- le pays de l'Ardèche Verte , comme outil politique de réflexion/action territoriale
- Le nouveau statut coopératif de SCIC Société Coopérative D'Intérêt Collectif , outil économique permettant de rassembler collectivités locales, entreprises, associations, citoyens... autout de projets économiques d'intérêt général .
Le "Jusqu'à quand ?" dépend donc aussi de nous.
Rédigé par : Di Girolamo | 16 septembre 2009 à 09:51