Lundi 21 décembre s'est tenu le dernier conseil municipal de l'année 2009. Un conseil précédé de plusieurs bonnes nouvelles : la sélection de la Ville au PNRQAD, la séléection du quartier de Fontanes à l'appel à projet régional "quartiers durables", l'obtention de crédits pour la rénovation des deux bureaux de Poste du centre ville, le rédémarrage de l'activité des salaisons Chaillot, mais aussi l'ouverture du premier marché de Noel à Annonay.
A l'occasion de ce conseil, nous avons attribué les marchés de sous-traitance de la régie de l'eau et de 'lassainissement.
Nous avions pris un double engagement lors de la campagne de 2008. Il est tenu. D’une part nous nous étions engagés à un contrôle public de la gestion de l’eau. C’est le cas avec le passage en régie décidé le 27 avril dernier. D’autre part, nous souhaitions une baisse des prix à l’usager, ce sera le cas au 1er janvier prochain avec une baisse de la facture moyenne de 23% et la gratuité des 23 premiers mètres cubes. J'ai souligné deux points.
Le premier tient au contexte du marché de l’eau et de l’assainissement. Comme la presse s’en est récemment fait l’écho, ce marché est extrêmement concurrentiel et marqué par la domination de deux grandes sociétés, Veolia et Suez (anciennement Générale des Eaux et Lyonnaise des Eaux). Cette concurrence exacerbée se traduit par des prix très bas. Dans ce contexte les sociétés de taille moins importante, comme Saur par exemple, ont des difficultés à garder les marchés mais elles ont aussi moins de capacité à conclure des marchés sans bénéfices voire à perte.
A titre d’exemple, sur le marché d’assainissement, les deux offres dont nous disposions s’élevaient à 734 000 et 1 254 000 euros, soit 520 000 euros d’écart. C’est évidemment considérable. C’est aussi une source d’inquiétudes pour tout le secteur de l’eau et de l’assainissement. En effet, quel est l’avenir de celui-ci, et des emplois attachés, dans un tel contexte et avec la disparition progressive et presque programmée des plus petits opérateurs ? C’est aussi une inquiétude en termes d’image. Nombre de ces groupes sont vus comme des prédateurs et ont la réputation d’avoir engrangé des bénéfices démesurés, le brusque effondrement des prix vient évidemment les discréditer.
Le deuxième point que je veux souligner est relatif à la question de l’emploi. En lien avec ce que je vous ai dit à l’instant, je pense que la réelle inquiétude pour l’emploi tient à l’évolution de tout le secteur de l’eau et de l’assainissement et pas seulement à la situation d’Annonay .
Pour ce qui concerne Annonay. Parmi les agents du délégataire concernés par le service d’Annonay, certains vont rester salariés de la SAUR (ceux qui s’occupent des activités comprises dans le marché de sous-traitance pour l’eau), d’autres seront intégrés à la Régie (s’ils le souhaitent et évidemment avec une garantie des conditions salariales et contractuelles) et enfin ceux qui exercent les activités sous-traitées en matière d’assainissement se verront proposer un recrutement aux mêmes conditions par Suez comme le prévoit le Code du Travail dans pareil cas. Pour ce qui concerne l’implantation de Saur à Annonay, je souhaite rappeler que la Saur conserve le marché de l’eau mais qu’elle est aussi concernée par le marché des ordures ménagères pour l’ensemble du bassin puisque Coved est sa filiale. Je suis convaincu que ce sont des marchés qui intéressent particulièrement ce groupe. De plus, des contacts que j’ai eux tout au long de la semaine dernière avec le directeur régional, il ressort que le site n’est pas menacé. Là encore, au fil de nos échanges, il apparait que la seule vraie menace à terme pour l’emploi dans cette société tient à l’évolution du marché en général et aux coups très durs portés par la concurrence avec des prix très bas.
Nous avons aussi recruté un directeur de régie qui prendra ses fonctions dans quelques jours. Il aura en charge les activités directes de la régie pour l’eau et l’assainissement, pour le compte de la Ville mais aussi de la CCBA puisque la compétence assainissement a été définitivement transférée lors du dernier conseil communautaire. Il devra aussi assurer le suivi des marchés de sous-traitance notamment en termes de contrôle de la qualité du service.
Nous avions pris un engagement concernant les prix à l’usager.
Pour la facture moyenne de 120 m3/an, le prix va baisser de 23% soit un peu plus de 100 euros et un mètre cube qui passe de 3.48 euros à 2.66 euros. Au total, à l’échelle de la Ville, les usagers vont dépenser 500 000 euros de moins par an.
Nous sommes loin des quelques centimes que d’aucuns annonçaient le 27 avril dernier comme étant l’économie maximale.
Ce chiffre est évidemment une moyenne et il faut tenir compte du poids de la part fixe. Cela amène à des évolutions différentes selon que l’on dépend d’un abonnement particulier ou collectif. Il est d’ailleurs nécessaire que les collectivités comme les bailleurs ou les régies immobilières travaillent à l’individualisation des abonnements afin de mieux responsabiliser les usagers et permettra à tous de bénéficier de la baisse de manière égale.
Nous avons fait le choix de baisser fortement la part fixe de 101.5 euros à 64.07 euros, soit 37%. Cela avantagera les petits consommateurs pour qui la part fixe représente souvent l’essentiel de la facture annuelle. De plus, nous avons instauré la quasi-gratuité pour les 20 premiers m3 qui seront facturés 2cts d’euros. Cela correspond au besoin vital d’une personne vivant seule. Je pense notamment aux personnes âgées en centre-ville.
Le tarif que nous avons défini permet de couvrir les frais d’exploitation de la régie, de financer les investissements inscrits dans le cadre du Contrat de Rivière pour l’eau et l’assainissement, mais aussi de prévoir une capacité de financement pour les investissements ultérieurs. Ce tarif permettra un niveau d’investissement moyen plus élevé que lors des dix dernières années. C’est donc un tarif prudent et qui permet de préparer l’avenir tout en permettant des économies substantielles aux Annonéens.
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