Le Gouvernement a souhaité ouvrir le débat sur la réforme des retraites avec un premier paradoxe. En effet, alors qu'il a demandé le report de la parution du rapport du conseil d'orientation des retraites, il ouvre ce débat en privant ses participants des informations de ce rapport.
Cette méthode, aussi paradoxale soit-elle, amène les uns et les autres à se positionner sur la question et à affirmer les principes d'une bonne réforme. Selon moi, il y a plusieurs éléments à prendre en compte. D'abord la sauvegarde du système par répartition. En clair, les salariés payent des cotisations qui sont reversées aux retraités. «Ce n'est pas chacun se débrouille en plaçant de l'argent qui va lui rapporter, c'est la solidarité entre générations», ainsi pourrait-être résumée notre position en la matière..
Ensuite, le maintien du droit de départ à la retraite à 60 ans. L'allongement de la durée de cotisation a poussé l'âge moyen de départ en retraite à 61 ans et demie environ. Mais il y a une incohérence: même si vous avez cotisé tous vos trimestres - soit 40 ans et demi actuellement - il est impossible de partir en retraite avant 60 ans. Certains prennent leur retraite à 61 ou 62 ans aujourd'hui. Mais ceux qui ont travaillé tôt ou qui exercent un métier pénible doivent pouvoir cesser de travailler à 58 ou 59 ans.
Et évidemment, l'allocation pour chaque retraité d'un niveau de pension qui lui permette de vivre décemment. Actuellement, c'est tout l'inverse: la moitié des retraités touchent moins de 1.000 euros par mois. Et un million d'entre eux vivent sous le seuil de pauvreté. Normal? Non. Mais tristement logique: depuis la réforme Balladur , le niveau des retraites a baissé de 20%. Et une nouvelle baisse de 25% est à prévoir dans les années à venir.
Pour parvenir à cet objectif, comme beaucoup de mes collègues, je me laisserai guider par deux principes.
Avant tout, des règles justes. Dans la prochaine réforme des retraites, il faudra prendre en compte la pénibilité du travail. Ainsi, les salariés exerçant les métiers concernés auront la possibilité de partir en retraite avant 60 ans, s'ils ont validés leurs trimestres. De même, les salariés qui sont entrée sur le marché du travail
Une vraie politique pour l'emploi des seniors. Comment débattre sérieusement de l'âge de départ à la retraite quand parmi les plus de 55 ans, seul un salarié sur trois a un travail?
Une fois ces principes affirmés se pose la question du besoin de financement de notre système de retraites: contrairement à ce que disait Nicolas Sarkozy en 2007, il n'est pas équilibré jusqu'en 2020. Il y a même urgence: nous avons besoin de 25 milliards d'euros d'ici 2012, et 68 d'ici 2050. Face à cela, il y a des moyens: que les salaires ne soient plus les seuls à financer les retraites. Aujourd'hui, les cotisations retraites ne reposent que sur les salaires. Il est tout à fait envisageable de prélever des cotisations sur les revenus de la valeur ajoutée. Le Fonds de réserve des retraites, laissé à l'abandon par la droite, serait également d'un secours profitable.
La Première Secrétaire du PS a proposé également de prélever des cotisations sur les stocks options, comme l'a préconisé Philippe Seguin. A la clé: rien de moins que 5 milliards d'euros pour contribuer à l'effort de solidarité que représente notre système de retraites.
bravo encore bravo pour vos positions sur les retraites,il est certain qu'à 60 ans aprés quarante ans de travaux on aspire à un rythme moins soutenu;je crois qu'il serait légitime d'améliorer les retraites des femmes d'exploitants agricoles sachez qu'aprés 40 années de travail certaines perçoivent 168 euros de retraite mensuelle,quelle honte!
Rédigé par : pierre | 07 février 2010 à 21:56