Jeudi 11 novembre, comme chaque année, nous étions nombreux à nous retrouver devant le Monument aux Morts d'Annonay puis au cimetière pour rendre hommage aux hommes morts au combat et pour la France. Nombre des élus de mon équipe étaient à coté, dont Denis Lacombe Vice-président du Conseil Général, Antoinette Scherer, ma 1ère Adjointe, et Simon Plenet, Jean-Pierre Valette, Francois Chauvin, Eliane Coste, Aida Boyer, Lylian Quoinon, ou encore Laetitia Gaubertier, déléguée aux Anciens Combattants.
C'est chaque fois un moment d'émotion et de souvenir, même si évidemment plus aucun témoin de cette première guere mondiale n'est présent. La présence, encore nombreuse de combattants et de résistants de 1939-1945 mais aussi bien évidemment de la guerre d'Algérie témoigne de la continuité de cette mémoire combattante. Cette année, la cérémonie se déroulait deux jours après la commémoration du quarantième anniversaire du décès du Général de Gaulle. C'est aussi l'occasion de s'interroger sur la pertinence et l'actualité de sa pensée aujourd'hui.
Je n'ai jamais été, par conviction et par ma génération un "gaulliste", mais je crois aujourd'hui que sa pensée et sa vision de la France d'abord, mais aussi de la République, transcende les clivages. Je ne pense évidemment pas à sa méthode autoritaire ni à ses convictions personnelles souvent conservatrices, parfois même réactionnaires, mais à sa vision d'un Etat interventionniste, puissant économiquement et acteur de l'Industrie. Sa vision aussi d'une Nation non alignée. Si aujourd'hui, ces aspects de sa politique rassemblent, il est en même temps impossible de dire qu'ils inspirent la politique menée. L'intégration de la France dans l'OTAN, la ratification parlementaire d'un traité rejeté par référendum, l'abandon de la promotion de la participation des salariés, le parti pris pour le services et la finance plutot que l'industrie, la remise en cause du programme du Conseil National de la Résistance, mais aussi la politique de stigmatisation de tel ou tel selon ses origines...Tout cela donne un gout amer aux hommages rendus cette semaine à Colombeu les Deux Eglises.
Gardons-nous certes de toute nostalgie : le gaullisme n’a jamais été un champ de roses, et la grandeur du Général a couvert bien des petitesses. Mais tout de même, comme l'a affirmé l'edito du Progrès de Lyon , il se confirme en ce jour anniversaire que l’histoire dégringole toujours de la tragédie à la farce. (…) Et ce qui gêne dans la comédie actuelle, poursuit le Progrès, c’est que les petits-enfants jouent encore au Général. Un peu comme Napoléon III, dit Napoléon le Petit, car il fut Petit bien davantage que Napoléon. »
L'Est Rpéublicain va plus loin et rappelle que si le 9 novembre à Colombey-les-Deux-Eglises, ils étaient tous là, "en groupe derrière Nicolas Sarkozy ou isolé, comme Nicolas Dupont-Aignan, Dominique de Villepin restant sur son Aventin. Comme si chacun voulait s'approprier la plus grande part de la vraie croix de Lorraine. La rivalité peut se comprendre dès lors que 70 % des Français considèrent le Général comme le personnage le plus important de l'histoire de France. De là à le transformer en relique, très peu pour lui ! Il est aisé d'imaginer avec quelle gouaille il récuserait ces usufruitiers, lui qui voulait laisser son idée de la France et son sens de l'Etat en indivision populaire. Au-delà du résistant, l'homme politique a été beaucoup critiqué et raillé. L'unanimisme qui l'entoure désormais lui semblerait louche, preuve d'un affadissement du message ou de la fatigue de dirigeants qui ne savent plus les exigences de la grandeur. Le gaullisme, c'est moins la droite que la droiture."
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