Avec son interview au Figaro Magazine, M. Sarkozy commence sa campagne de 2012 comme il a gouverné depuis 2007: en voulant désigner des boucs émissaires -les chômeurs, les étrangers, les homosexuels, les professeurs, la gauche...- qui seraient les responsables de tous les maux du pays. Une nouvelle fois, il cherche à diviser les Français au lieu de les rassembler.
Une campagne électorale doit être un grand moment de débat, particulièrement dans la crise que traverse notre pays, pas de stigmatisation comme le pratique M. Sarkozy. Ce devrait être un moment d'examen de son bilan, le candidat sortant en rajoute dans la défausse. Ce devrait être un moment où l'on parle de solutions, il n'en apporte aucune, ni pour sortir de la crise, ni pour faire reculer les inégalités, ni pour faire progresser la démocratie, ni pour redonner sa voix et son poids à la France dans le monde: il se contente de proférer des accusations comme il l'a toujours fait.
Le jour même où Renault annonce une nouvelle délocalisation et alors qu'il y a mille chômeurs de plus chaque jour et un million depuis cinq ans, M. Sarkozy explique que si les chômeurs sont au chômage, c'est de leur faute. Après un premier quinquennat à fabriquer de l'injustice et du chômage, il candidate à un second pour radier des chômeurs!
Alors que la dette de la France a augmenté de 612 milliards en cinq ans avec notamment la multiplication des cadeaux aux privilégiés, M. Sarkozy voudrait faire croire que c'est de la faute des collectivités locales. Mais les collectivités locales n'y sont pour rien: leur dette, c'est moins de 7% de l'endettement public, leurs comptes sont en excédent. Heureusement qu'elles ont été là pour atténuer autant qu'elles le pouvaient les dégâts de la crise et du sarkozysme ! Et ceux qui vont payer l'addition, ce ne sont pas les financiers qui ont été choyés, ce sont les salariés et les retraités qui sont taxés par la TVA Sarkozy à 21,2% annoncée lors de l'intervention télévisée du 29 janvier, qui va réduire encore un pouvoir d'achat qui n'a cessé de fondre depuis cinq ans!
Et je n'ai rien vu dans cette interview ni sur l'emploi, qui devrait être la priorité numéro un, ni sur le pouvoir d'achat, ni sur la santé, ni sur le logement, ni sur la sécurité. Ni sur la vraie compétitivité, c'est-à-dire l'innovation, la recherche, la formation, la qualité du dialogue social. La vraie compétitivité, c'est tout le contraire de la course sans fin à la baisse des salaires que M. Sarkozy voudrait enclencher en autorisant les entreprises à revoir les contrats de travail sans l'accord des salariés, avec ces mal-nommés accords de «compétitivité-emplois», qui sont en réalité des accords pour «travailler plus et gagner moins».
M. Sarkozy nous annonce des référendums pour 2012 sur des sujets qui ne régleront aucun problème et opposeront les français. Le vrai référendum, il a lieu les 22 avril et 6 mai. Il opposera un président sortant sans cap et qui porte une conception rétrograde de la société et étriquée de la France. Et un homme qui a une vision pour redresser la France dans la justice, la volonté de rassembler les Français dans la confiance et la fraternité. Un homme qui veut que, malgré la crise, notre pays retrouve le chemin du progrès en assurant notamment l'égalité salariale entre les femmes et les hommes, en bâtissant une sécurité sociale professionnelle, en ouvrant le mariage et l'adoption à tous les couples et en accordant le droit de vote des étrangers aux élections locales: François HOLLANDE.
M. Sarkozy prétend parler de «valeurs»! Tout dans son discours tourne le dos à celles de la République. Les valeurs que nous voulons retrouver avec François Hollande, c'est la liberté qui rime avec égalité, c'est la fraternité, c'est la laïcité: la France n'a jamais été aussi belle, aussi confiante en elle, et aussi admirée que lorsqu'elle a su les porter haut en son sein et partout dans le monde
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