Mardi 5 février 2013, le président de la République est intervenu devant le Parlement européen à deux jours de l'ouverture du sommet sur le budget de l'Union européenne pour 2014-2020. François Hollande a développé sa vision de l'Europe avant de débattre avec les députés européens, une première pour un chef d'Etat.
Une Europe qui doit encore avancer
Dans un premier temps, François Hollande a rappelé les récentes avancées de l'Union européenne: le traité budgétaire, le pacte de croissance du Conseil européen, le mécanisme européen de stabilité et la redéfinition du rôle de la Banque Centrale Européenne. Toutefois, décrivant l'état actuel de l'emploi dans les pays de l'Union, le président a affirmé:
"Elle ne peut en rester là."
Et de se lancer dans un plaidoyer pour le budget 2014-2020: «faire des économies», mais «pas affaiblir l'économie». François Hollande a ainsi énoncé quatre principes:
- «un niveau de dépenses qui préserve les politiques communes»
- «une politique de cohésion, pas seulement pour les pays bénéficiaires mais pour l'ensemble de l'Europe»
- «une politique agricole qui permette de renforcer une industrie précieuse» et de «respecter l'environnement»
- «un cadre financier qui doit prolonger le pacte de croissance»
L'intérêt européen avant l'intérêt national
Le président de la République a dénoncé «l'intérêt national [qui prend] le pas sur l'intérêt européen»:
"L'Europe ne peut se contenter d'être un marché, un budget, une monnaie. Elle ne peut pas non plus être une somme de traités. [...] L'Europe ne peut pas être une addition de nations, chacune venant chercher dans l'Union ce qui lui serait utile pour elle et elle seule."
Pour François Hollande, l'Europe est «une volonté politique» où chacun accepte droits et obligations, «où la confiance crée la solidarité, un projet où on ne peut pas discuter sans cesse des acquis et tout remettre en cause à chaque étape.»
Pour une Europe forte, indépendante et unie
François Hollande a également abordé la politique monétaire de la zone euro en critiquant les fluctuations de de la monnaie unique:
"Nous devons réfléchir à la place de notre monnaie, l'euro, dans le monde. [...] Elle ne peut fluctuer selon les humeurs du marché."
Et de plaider pour une politique de change pour éviter «une parité qui ne correspond pas à l'état réel de son l'économie» et une réforme du système monétaire mondial.
Le président de la République a défendu une Europe qui parle «d'une seule voix» dans les instances internationales mais aussi pour une véritable Europe de la Défense et de la recherche avant de conclure :
"Je crois à l'Europe parce qu'elle est utile, non seulement aux Européens, mais au monde entier."
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