Je suis l’élu d’un territoire, le Nord Ardèche, qui a connu ces dernières décennies à la fois une forte désindustrialisation et un affaiblissement de la présence publique. Mais il a su capitaliser sur ses atouts. Situé entre le Massif central et la vallée du Rhône, sa vitalité économique repose sur trois piliers : les transports, le numérique et le tissu industriel.
Concernant les transports, Annonay est la capitale de l’autobus avec la présence de l’entreprise Iveco, qui est le premier employeur du bassin. En matière de numérique, les investissements du syndicat mixte Ardèche Drôme Numérique ont permis d’équiper une partie du territoire en haut et très haut débits. En parallèle, le réseau 4G vient d’être déployé dans quelques villes et l’installation de la fibre optique à Annonay et ses communes voisines va débuter. Enfin, le Nord Ardèche dispose d’un tissu industriel et agroalimentaire dynamique, avec notamment la présence de Canson pour la papeterie, Hermès pour le cuir ou Euro-Nat et Nutrition & Santé pour les produits alimentaires biologiques.
Pour soutenir sa vitalité et son attractivité, le territoire du Nord Ardèche est structuré autour d’intercommunalités dynamiques, comme la communauté de communes du Pays de l’Hermitage et du Tournonais, à cheval sur le Rhône, ou celle de Rhône-Crussol. Par ailleurs, la communauté de communes d’Annonay est devenue une communauté d’agglomération et a donc vu ses compétences renforcées, en particulier dans le domaine du développement économique.
Pour en venir aux deux volets de la réforme territoriale, je suis certain qu’ils auront un impact bénéfique pour le Nord Ardèche.
D’une part, le premier projet de loi prévoit une nouvelle carte régionale. La fusion de la région Rhône-Alpes avec la région Auvergne me semble pertinente, tant sur le plan géographique que sur le plan économique et politique. Cette nouvelle région aura une taille critique : sa superficie, sa population et son PIB représenteront environ 12 % de la superficie, de la population et du PIB du pays.
Géographiquement, Auvergne et Rhône-Alpes partagent de nombreuses caractéristiques, avec un profil montagneux affirmé et une population répartie entre zones urbaines densément peuplées et espaces ruraux de faible densité. Économiquement, les deux régions disposent d’un secteur tertiaire prédominant, mais elles jouissent également d’un important dynamisme industriel. Enfin politiquement, Auvergne et Rhône-Alpes coopèrent déjà dans deux nombreux domaines, je pense ainsi au groupement d’intérêt public Massif central ou au Cancéropôle Lyon Auvergne Rhône-Alpes.
Le Nord Ardèche sera au cœur de cette grande région. Notre proximité géographique avec l’Auvergne, qui permet à de nombreux ardéchois de travailler et de se déplacer quotidiennement en Haute-Loire, rend cette fusion évidente à nos yeux.
D’autre part, le second projet de loi réorganise l’action publique territoriale. Le renforcement des régions et la montée en puissance de l’intercommunalité vont entraîner un recentrage des compétences des départements dans le domaine de l’action sociale et territoriale. La région, par exemple, sera seule responsable des transports non urbains routiers à partir de 2017 et ce sujet est primordial en Nord Ardèche, car notre territoire souffre de ne pas disposer de gare ferroviaire de voyageurs. Une région forte, des intercommunalités plus intégrées et des communes lieux de solidarité et citoyenneté, c’est une action publique territoriale renouvelée et bénéfique non seulement pour le Nord Ardèche mais aussi pour tous les territoires de la République.
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