Et si les hôpitaux se retrouvaient brusquement vidés d'une part importante de leur personnel? Les institutions publiques de santé s'inquiètent de la perspective de voir partir en retraite anticipée un nombre inhabituel de leurs effectifs, d'ici à la fin de l'année 2010. L'article 18 du projet de loi sur les retraites, voté en commission en juillet dernier, prévoit de mettre fin à la possibilité pour les fonctionnaires ayant eu trois enfants et justifiant de quinze années de service effectif de profiter d'une retraite anticipée. Un droit ancien, accordé aux femmes en 1924 pour favoriser la natalité, et élargi aux deux sexes en 2005 après des recours d'hommes devant la justice. Les rédacteurs du projet de loi sur la réforme des retraites justifient la suppression du dispositif en arguant que d'autres mesures favorisant la natalité ont été mises en place dans la fonction publique depuis 1924. Les derniers parents pouvant profiter d'une retraite anticipée auront jusqu'au 31 décembre 2010 pour déposer un dossier. Autrement dit, beaucoup de fonctionnaires risquent de vouloir profiter in extremis de ce dispositif, ce qui mettrait les secteurs déjà en pénurie de personnel (comme les institutions de santé) dans une situation délicate.
Le député PS de l'Ardèche, Olivier Dussopt, est l'un des premiers à s'être alarmé de l'effet pervers potentiel d'une mesure qu'il juge «injuste et dangereuse». Il craint que de 15.000 départs à la retraite anticipée par an, ce nombre soit multiplié par deux ou par trois. «Il paraît que la droite veut aider les familles, je constate qu'avec cette mesure, ajoutée à la suppression du cumul demi-part APL et de la demi-part des veufs, le gouvernement fait exactement le contraire», s'agace le benjamin de l'Assemblée nationale, également président du Conseil d'administration du centre hospitalier d'Annonay (Ardèche). Laurent Hénard, député UMP de Meurthe-et-Moselle et rapporteur de la Commission des finances pour la réforme des retraites, est la seule voix à droite à s'être inquiétée des risques d'une suppression trop brutale. Même s'il est d'accord avec la suppression selon un principe «d'égalité entre le public et le privé», il craint que les hôpitaux ne soient déstabilisés par des départs trop importants, et compte donc «proposer des modifications du dispositif» avant le vote de la loi en septembre. Le gouvernement a lui fait savoir par la voix de Georges Tron qu'il ne craignait pas de départs massifs: «Il y a de bonnes raisons de penser qu'il n'y aura pas cette espèce d'effet d'effusion», a expliqué le secrétaire d'Etat à la fonction publique sur RMC info.
Selon les syndicats, la fin du départ à la retraite anticipée aura des effets pervers. Pascal Bretonnière, secrétaire national CFDT santé et sociaux, juge que «cette suppression est une idiotie» qui «démontre l'incapacité d'anticipation des pouvoirs publics». «La situation est déjà à flux tendu chez le personnel soignant, ce qui fait souffrir les salariés qui sont soumis à des changements d'horaires constants. Beaucoup de services tournent avec difficulté à cause du manque d'effectif, notamment les services à forte activité comme les urgences, ou les services liés aux personnes âgées.» Fernand Brun, secrétaire fédéral FO service santé, fait une analyse à plus long terme: «Avec la pyramide des âges, beaucoup de personnels vont déjà partir à la retraite. En 2015, on estime que 50% du personnel sera parti. Vous ajoutez à cela le problème d'attractivité du métier d'infirmière et vous avez une situation potentiellement très critique, que la suppression brutale de la retraite anticipée va accentuer.» Le responsable syndical précise que les situations de sous-effectifs sont plus marquées dans certains régions: «En région PACA par exemple on estime qu'il manque 15.000 infirmiers.»
Et si les hôpitaux se retrouvaient brusquement vidés d'une part importante de leur personnel? Les institutions publiques de santé s'inquiètent de la perspective de voir partir en retraite anticipée un nombre inhabituel de leurs effectifs, d'ici à la fin de l'année 2010. L'article 18 du projet de loi sur les retraites, voté en commission en juillet dernier, prévoit de mettre fin à la possibilité pour les fonctionnaires ayant eu trois enfants et justifiant de quinze années de service effectif de profiter d'une retraite anticipée. Un droit ancien, accordé aux femmes en 1924 pour favoriser la natalité, et élargi aux deux sexes en 2005 après des recours d'hommes devant la justice. Les rédacteurs du projet de loi sur la réforme des retraites justifient la suppression du dispositif en arguant que d'autres mesures favorisant la natalité ont été mises en place dans la fonction publique depuis 1924. Les derniers parents pouvant profiter d'une retraite anticipée auront jusqu'au 31 décembre 2010 pour déposer un dossier. Autrement dit, beaucoup de fonctionnaires risquent de vouloir profiter in extremis de ce dispositif, ce qui mettrait les secteurs déjà en pénurie de personnel (comme les institutions de santé) dans une situation délicate.
Le député PS de l'Ardèche, Olivier Dussopt, est l'un des premiers à s'être alarmé de l'effet pervers potentiel d'une mesure qu'il juge «injuste et dangereuse». Il craint que de 15.000 départs à la retraite anticipée par an, ce nombre soit multiplié par deux ou par trois. «Il paraît que la droite veut aider les familles, je constate qu'avec cette mesure, ajoutée à la suppression du cumul demi-part APL et de la demi-part des veufs, le gouvernement fait exactement le contraire», s'agace le benjamin de l'Assemblée nationale, également président du Conseil d'administration du centre hospitalier d'Annonay (Ardèche). Laurent Hénard, député UMP de Meurthe-et-Moselle et rapporteur de la Commission des finances pour la réforme des retraites, est la seule voix à droite à s'être inquiétée des risques d'une suppression trop brutale. Même s'il est d'accord avec la suppression selon un principe «d'égalité entre le public et le privé», il craint que les hôpitaux ne soient déstabilisés par des départs trop importants, et compte donc «proposer des modifications du dispositif» avant le vote de la loi en septembre. Le gouvernement a lui fait savoir par la voix de Georges Tron qu'il ne craignait pas de départs massifs: «Il y a de bonnes raisons de penser qu'il n'y aura pas cette espèce d'effet d'effusion», a expliqué le secrétaire d'Etat à la fonction publique sur RMC info.
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