Notre bassin de vie est confronté à une
crise industrielle sans précédent. Les secteurs montagnards mais aussi
tout le bassin d’Annonay ont longtemps vécu avec et grâce à une
économie largement industrielle, de type manufacturier. Aujourd’hui, ce
tissu industriel subit une concurrence lourde de la part notamment
d’entreprises implantées dans des pays aux coûts de production
incomparables, tels que la Chine ou certains pays de l’ancien bloc
soviétique.
Tout doit évidemment être mis en
œuvre. Ainsi, il est tout à fait scandaleux que rien n’ait été fait par
l’actuel parlementaire pour que le Nord Ardèche soit inclus dans le
zonage Recherche et Développement du pole de compétitivité de
l’industrie automobile. Rien n’a été fait pour donner un caractère
dynamique au volet économique du contrat de pays. Rien n’a été fait
pour la création d’un véritable dispositif de formation comme le
propose la Région à chaque bassin de vie. Rien n’a été entrepris lors
des désastreux plans sociaux, le député actuel se contentant d’être un
spectateur attentiste des efforts déployés par la Région et le Conseil
Général. Je pense notamment à Voith Fabrics mais aussi à l’usine Gay.
Tournon et Guilherand Granges ne sont pas épargnés non plus. Je sais
les inquiétudes récurrentes quant à l’avenir de Trigano, de Mecelec, et
d’autres encore.
Mettre en lien les actions menées par
les communes et les communautés de communes, doper les actions de
développement du Contrat de Pays, promouvoir le territoire…il y a là
quelques actions à mener.
Pour relever le défi de la crise industrielle,
notre tissu économique doit renforcer ses points forts dans l’industrie
automobile, les plasturgies, les nouveaux matériaux. Il doit aussi
développer des activités de services pourvoyeuses d’emplois qualifiés
dont nous manquons cruellement. L’Ardèche est le département où les
salaires et le taux d’emplois à niveau cadre sont les plus bas.
Pour relever ce défi, pour réussir et donner une suite à cette mobilisation pour l’emploi. Il faut aussi que notre territoire soit attractif, solide, maillé des services publics nécessaires.
C’est là la deuxième priorité : défendre les services publics, pour que cesse la politique de déménagement du territoire qui est entreprise depuis trop longtemps.
La Poste, l’hôpital (et je pense
évidemment à Saint Agrève), les perceptions, la fermeture des agences
d’EDF-GDF… nous sommes confrontés à une désertion du territoire.
Oui, les services publics doivent être
modernisés et adaptés aux nouvelles circonstances. Oui, les services
publics doivent être gérés rationnellement et avec efficacité.
Est-ce
que cela veut dire que nous devons les abandonner ? Est-ce que cela
signifie que nous devons sacrifier ce modèle de société sur l’autel
d’un modernisme qui cache trop mal un libéralisme à tout crin ? Est-ce
que cela signifie que toutes les activités doivent répondre aux seuls
critères de la concurrence économique, de la rentabilité financière ?
Je crois que notre pays, en particulier les territoires ruraux comme le
notre, ne peut se passer d’un service public fort, bien implanté sur
l’ensemble du territoire. Alors, certains objecteront que nous n’avons
pas le choix, que nous devons obéir à des règlements européens souvent
bien pratiques pour masquer en fait l’absence d’une véritable volonté
politique. Pour ma part, je crois encore et toujours en la prédominance
du politique sur l’économie, la finance et les intérêts de quelques
uns.
Un seul exemple peut illustrer mon propos : la Poste
Certes,
le secteur postal sera totalement ouvert à la concurrence en 2009 mais
cela ne justifie pas les fermetures d’agences, les réductions
d’horaire,s la baisse de la qualité du service ou encore, cette
nouvelle formule de partenariat consistant à faire payer les communes
pour le maintien d’une agence postale aux capacités réduites… La
directive européenne mise en cause à cette occasion permettait le
maintien d’un certain nombre de secteurs réservés au profit de
l’opérateur public (les lettres recommandées par exemple…). Cette
directive permettait aussi la mise en place d’un fonds spécial financé
par les opérateurs voulant concurrencer la Poste pour permettre à cette
dernière de maintenir des agences en milieu locales et dites non
rentables… Cette directive enfin permettait de mieux garantir le
périmètre du service public… Si la loi adoptée ne tient pas compte de
ces possibilités, c’est le fait du Gouvernement et de l’UMP qui n’ont
pas voulu saisir ces opportunités. Et d’ailleurs, Gérard WEBER a
soutenu ces projets par ses votes à l’Assemblée, comme cela avait déjà
été le cas pour la réforme des Retraites, de l’Ecole, la privatisation
des autoroutes et d’EDF, la suppression du lundi de Pentecôte….
Enfin, pour ce qui est du service public, l’Ecole doit aussi être défendue.
Il faut combattre pour la défense d’une école publique, laïque,
accessible à tous et qui donne à chaque enfant le droit à l’avenir.
Que l’on cesse l’hypocrite discours sur
l’égalité des chances consistant à présenter chaque enfant comme
bénéficiant des mêmes droits et donc des mêmes possibilité. Parlons
d’égalité réelle.
Oui, les enfants nés dans une famille d’ouvriers,
de demandeurs d’emplois, de parents peu ou mal formés, ont beaucoup
moins de chances que l’autres d’obtenir leur bas. Ils ont encore moins
de chance d’accéder aux études supérieures, ils ont encore moins de
chance de connaître une situation meilleure que celle de leurs parents.
C’est
aussi là une clef d’explication de notre crise de société. Comment
redonner confiance à des parents convaincus que leurs enfants
connaîtront un sort encore moins bon que le leur ? Comment faire croire
que l’avenir peut être meilleur alors que le soi-disant ascenseur
social reste désespérément bloqué au rez-de-chaussée ?
L’emploi, le service public, la bataille pour les valeurs républicaines, c’est déjà un beau programme de travail.
Il serait incomplet sans un dernier point : le logement.
Le logement, c’est la troisième
priorité, le troisième pilier de l’espérance après que l’on ait accès à
l’emploi et que l’on puisse compter sur des services publics de qualité.
A
Annonay, plus d’un logement sur dix sont aujourd’hui vacants. Certains
ne sont pas loués car trop vétustes, dans des immeubles délabrés, des
rues entières abandonnées. D’autres ne sont pas proposées à la location
ou à la vente pour des raisons inexpliquées.
Pendant ce temps là, le prix de
l’immobilier grimpe, sans que nous puissions l’expliquer. Des
programmes neufs de très haut standing sont lancés, évidemment
inabordables pour la grande majorité des salariés du bassin…
Des
solutions existent. Création de réserves foncières, plans locaux
d’habitat, opération publique d’amélioration de l’habitat…. Il revient
aux collectivités locales de les initier. La Région Rhône Alpes ne s’y
est d’ailleurs pas trompée, elle a voté un dispositif complet d’appui
aux politique foncières et immobilières, bien que cela ne relève pas de
ses compétence, mais consciente de la nécessité à agir.
Il faut
aussi développer le logement social. Si de ce point de vue, Annonay ne
donne rien redire, il n’en est évidemment pas de même ailleurs. Je
pense notamment à Guilherand Granges et sa poignée de logements
sociaux, et ce n’est pourtant pas faute de moyens financiers. C’est
dans ce type de cas que le législateur doit imposer une vraie ligne de
conduite et ne pas hésiter à sanctionner les communes qui ne respectent
pas la loi de solidarité urbaine, aussi délibérément.
Emploi, services publics,école,
logement. Tels sont selon moi les piliers de l’action pour que le Nord
Ardèche retrouve l’espoir.anti_bug_fck
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