Dans le dernier épisode de la saga du budget 2007-2013 de l'Union Européenne (les perspectives financières), le Parlement Européen (PE) a annoncé aujourd'hui qu'il a obtenu un accord avec le Conseil et la Commission. L'accord arrête un budget sur 7 ans de 864,4 milliards d'euros.
On est loin des 975 milliards d'euros demandés initialement par le PE. Hier le PE demandait 112 milliards de plus pour mettre en oeuvre les priorités de l'Union, il a signé pour 4 milliards !
Le Parlement Européen, qui il y a peu encore dénonçait vigoureusement le compromis au rabais du Conseil Européen et menaçait de refuser son accord, s'est malheureusement révélé n'être qu'un tigre de papier. Il gronde mais se couche.
Ce n'est pas faute de pouvoir institutionnel, car en réalité la programmation budgétaire pluriannuelle sur 7 ans que représentent les perspectives financières n'est possible qu'avec l'accord du PE, sans lequel s'impose le retour à la procédure annuelle.
Le problème c'est l'absence de volonté politique. Avec le soutien des dirigeants des deux principaux groupes politiques du PE, le parlement démontre qu'il écoute bien plus les instructions émanant des capitales et des chancelleries que les besoins et les aspirations des citoyens européens.
La crise que connaît l'UE aujourd'hui tient à cette réalité avant tout. Le fonctionnement de l'UE est dominé par une logique intergouvernementale qui privilégie l'intérêt des Etats Membres à l'intérêt général européen. Cette décision enterre la stratégie de Lisbonne, fragilise les conditions de l'intégration des économies des nouveaux Etats membres au marché intérieur et renonce à toute ambition de cohésion économique et sociale dans l'UE.... Journée noire pour l'avenir de l'Union Européenne.
Benoit HAMON, Député européen, Secrétaire National du PS à l’Europe
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