Le week-end de Paques a été terrible pour les arboriculteurs du Nord Ardèche comme pour tous ceux de la vallée du Rhône. Le gel a détruit une très grande partie de la récolte prévue au printemps et à l'été 2008.
Après la visite de Michel Barnier ce samedi dans la Drôme, alors qu'il n'a annoncé aucune mesure exceptionnelle puisqu'il s'est cantonné aux dispositifs classiques, j'ai adressé un courrier cette semaine au Ministre et à ses services. En effet, l'ampleur des dégâts causés à la récolte 2008 nécessite une prise en charge particulière.
Les assurances récoltes, évoquées comme une solution presque miraculeuse, n'ont que peu d'effets. Contrairement à d'autres secteurs, celles proposées aux arboriculteurs sont extrêmement couteuses. Les producteurs, confrontés à une stagnation des prix d'achat, ne peuvent les contracter. La réforme de la PAC doit intervenir prochainement dans le cadre des négociations budgétaires européennes. Ce doit être l'occasion de réorienter les crédits du pilier 1 (soutien à la production) vers le pilier 2 consacré aux actions agro-environnementales. D'une discussion avec le Président de la Chambre d'Agriculture ce lundi 31 mars en Préfecture, il ressort que c'est une priorité. Les acteurs agricoles de petite taille ont besoin cette réforme, contrairement aux gros exploitants céréaliers ou animaux. C'est une garantie de ressources en cas d'accident météorologique mais ce sera aussi l'occasion de mieux financer les actions permettant un développement local et une prise en compte de toutes les dimensions de l'agriculture en zone rurale (entretien et aménagement du territoire, lien social, rôle culturel, reprise d'exploitations) mais aussi un soutien accru aux efforts de modernisation.
A propos d'agriculture, nous examinons actuellement le projet de loi relatif aux OGM. Vous trouvez ci-après un lien vers l'intervention de mon collègue Germinal Peiro, intervention que je partage.
"C'est une garantie de ressources en cas d'accident météorologique"
Le dérèglement climatique et la raréfaction du pétrole vont rapidemment nous conduirent à envisager une PAC d'une toute autre ampleur que des aides administratives conditionnées à certaines pratiques dites vertueuses !
Si les arboriculteurs ou les pêcheurs sont aujourd'hui touchés, c'est peu à peu l'ensemble de la société qui va devoir se remettre en question.
Il est plus que temps de globaliser la réflexion ,d'élaborer un état des lieux et de faire de la prospective. (et de créer les outils politiques pour ce faire)
De même les OGM ne se résument pas à des aspects techniques de sécurité ou santé mais posent un vrai problème de choix de société: quelle organisation possible et souhaitable pour demain , en sachant que ce demain nous fait toucher amèrement les limites physiques du monde et les notres en tant qu'êtres pensants : http://www.manicore.com/documentation/club_rome.html
Rédigé par : Di Girolamo | 08 avril 2008 à 22:54