Ce lundi 2 février se tenait un CIACT à Lyon sous la présidence du Premier Ministre. Il s'agissait de présenter la déclinaison territoriale du plan de relance.
C'est désormais établi, le compte n'y est pas. Différentes analyses avaient montré que le 26 milliards d'euros annoncés étaient essentiellement composés de crédits déjà affectés et simplement réunis dans un même document. Seuls environ 8 à 10 milliards sont réellement nouveaux. Le Premier Ministre a parlé lui-même de 10,5 milliards lors de ce CIACT. Le reste est fait d'anticipation de remboursements dus (aux entreprises et aux collectivités) ou de dépenses déjà programmées.
Pour l'Ardèche, le compte y est encore moins. Seuls le pole de service de Coucouron et la rénovation de la maison d'arrêt de Privas font l'objet de crédits. Les travaux de la RN102 sont cités mais pour mémoire puisqu'ils apparaissent dans le contrat de projet Etat Région signé en 2006. C'est donc très peu. L'Etat ne prend pas la mesure de la crise. Il se contente chez nous comme ailleurs de recycler des crédits déjà votés.
Au total, ce sont 1000 projets qui ont été listés en France. La réalité des chiffres est cruelle. Seulement 870 millions d'euros nouveaux iront aux infrastructures de transports dont un entretien préventif de l'A7 et l'accélération du projet de l'A45. Le reste est orienté vers l'enseignement supérieur mais avec seulement 730 millions de crédits nouveaux selon François Fillon, les établissements pénitentiaires, vers le patrimoine avec un "plan cathédrales", vers une réorientation des crédits ANRU et enfin des mesures de trésorerie pour les entreprises.
Pour les collectivités, la seule mesure réside dans le versement dès 2009 du FCTVA qu'elles devaient percevoir en 2010. Ce sera vrai uniquement pour les communes s'engageant a réaliser plus d'investissements en 2009 que la moyenne de leurs investissements sur 2004-2007. Si une collectivité ne tient pas l'engagement d'investir plus (engagement conventionné avec l'Etat), elle ne percevra aucun FCTVA en 2010 alors qu'à l'inverse elle gardera la mesure d'anticipation. Cela ne représente que 2,5 milliards de plus Pour le FNADT, Il n'est augmenté que de 100 millions d'euros au titre de la crise...soit une somme dérisoire. Là encore, le Gouvernement n'a pas mesuré la force que pouvaient être les collectivités locales.
Il n'était pas utile donc de boucler tout le centre-ville de Lyon et de mobiliser environ cinq fois plus de policiers et gendarmes que de manifestants... Le plan de relance ne tient pas compte de la nécessité de relancer la consommation et Il est insuffisant pour relever les défis qui nous attendent.
Ci-après le communiqué de presse que nous avons publié avec Pascal Terrasse, Président du Conseil Général : Téléchargement Reaction ciact terrasse - dussopt
Ci-après le contre-plan de relance proposé par le PS avec une vraie association des collectivités locales : Téléchargement Agir contre la crise-resumé
Ci-après une analyse journalistique du plan présenté par le Premier Ministre : site du nouvelobs.com
Comme je l'indiquais précédemment ce qui ne va pas dans le plan de relance ...C'est le plan de relance ! Et l'idée sous jacente que "la crise" est une crise ..... Comme d'autres crises, périodes de creux auxquelles succèderont LA REPRISE.
Ce qu'il y a de "fort de café " dans cette histoire c'est qu'aucun de nos "dirigeants" (oppositions comprises) ne se pose même la question de ce qu'est "cette crise " sa nature ...
Et s'il y avait quelque chose de profondément nouveau ? De terriblement nouveau ?
Et que la seule attitude raisonnable face à la nouveauté c'est l'humilité, le questionnement, la réflexion, l'expertise collective, le débat ?
Si "cette crise" devait nous conduire à REPENSER LA SOCIETE ? Et plus concrètement, ici et maintenant à RELOCALISER ?
Les rails que vous allez voir en cliquant sur le lien ne sont pas celles du Mastrou …..Mais indiquent clairement que si ici comme ailleurs nous ne nous mobilisons pas très vite pour agir , il sera dur de redresser la situation :
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2545
Rédigé par : Di Girolamo | 03 février 2009 à 09:22
OK bien d'accord sur le fond mais dites moi, ça fait combien de messages de "mobilisation" comme celui-là ici et un peu partout, sur les blogs, les journaux, les comptoirs des bistrots...
Et après on fait quoi ? concrètement je veux dire.
le 29 janvier moi aussi j'étais dans la rue, il y avait du monde comme je n'en avais jamais vu et c'était bien gentil, on était "bien propres sur nous".
Et maintement ?
j'ai lu également l'article de monsieur Dussopt sur la fermeture de l'usine Canson et je salue son engagement. Mais face à des dirigeants préoccupés uniquement par leurs actions, face au capitalisme financier, quelle est la marge de manoeuvre ? Est-ce que cela suffit ?
les réflexions collectives existent, il s'en monte partout, il suffit de naviguer sur internet. Mais il faudrait bien un "poids", quelque chose qui fasse "masse" pour que le levier soit suffisant.
Rédigé par : lapin fureteur | 03 février 2009 à 10:59
Heureusement que parfois un lapin fureteur vient sur ce blog trop peu fréquenté !
Merci à Olivier Dussopt pour son travail , là où il est , à la place qui est la sienne. Oui, tous autant que nous sommes pouvons PEU , face à tout cela .
Je pense que dans un jeu de dupe , où à tous les coups on perd , il faut changer les règles ; je suis persuadé que nos outils politiques ne sont pas du tout adaptés à ce qui arrive ..depuis la découverte du pétrole notre contrat social , non dit non écrit , repose sur la GESTION DU PROGRES POUR TOUS (même si nous avons su fermer les yeux sur les "dommages collatéraux")
Ce temps est révolu ! Nous avons besoin de nouveaux outils , non plus de gestion mais de PROJET; un outil public participatif de recherche et développement sociétal .
Contrairement à l'apparence c'est TRES CONCRET : c'est dans nos vilages , nos quartiers , se réunir autour de :qu'est ce qu'il se passe ? (globalement) qu'estce qu'on peut faire ?(localement)
"les réflexions collectives existent, il s'en monte partout, il suffit de naviguer sur internet." C'est vrai mais le gros handicap du net c'est que c'est peu concret et qu'on a du mal à faire de la réflexion/action.
Rédigé par : Di Girolamo | 03 février 2009 à 12:13