Ce mercredi 6 mai, la Commission des Affaires Economiques a auditionné Christine Lagarde, Ministre de l'Economie et de l'Emploi. Elle a brossé un tableau rapide de la situation économique en affichant un optimisme qui a surpris nombre des élus présents.
Personne ne peut mettre en doute les compétences de Madame Lagarde, nous nous opposons à son orientation politique marquée par le libéralisme et la dérégulation. Ce mercredi, le motif de sa satisfaction affichée tenait au fait que les prévisions de l'Union Européenne prévoyait une récession de l'ordre de 3% contre 5,4% en Allemagne et 4% dans la zone Euro. Ce résultat moins mauvais que nos voisins a fait dire à la Ministre que notre modèle et ses stabilisateurs étaient plus solides.
Elle a aussi souligné, et porté à notre connaissance, des "signaux positifs" avec la hausse dans les dernières semaines de l'indice des transports maritimes au niveau mondial, la hausse des autorisations de construction aux Etats-Unis et une prévision de hausse de la consommation en France de 0,4% au premier trimestre. Eléments encore maigres et peu nombreux pour se réjouir ou prévoir la fin de la crise alors même que la Ministre présente elle-même le système financier international comme "stabilisé mais pas réparé".
Madame Lagarde n'a pu cacher ses difficultés à répondre à la question d'un député UMP sur le remplacement de la taxe professionnelle. Elle s'est engagée à une compensation pour les collectivités sans assurer le caractère dynamique de la nouvelle ressource, sa nature et son assiette. Elle a aussi dit la nécessité d'un lien entre l'entreprise et le territoire, matérialisé par la contribution mais cela va à l'encontre des positions du Medef comme elle l'a reconnu. Elle a enfin dit sa volonté d'élargir l'assiette de la cotisation sur la valeur ajoutée et des taxes foncières, excluant de supprimer le foncier de l'assiette des taxes sur l'activité économique.
A l'occasion de cette audition, je l'ai interrogée sur la politique industrielle et le secteur des poids lourds et de l'autocar/autobus.Téléchargement Questions Christine Lagarde commission 050509
Malheureusement, la Ministre a quitté la commission avant que tous les présents l'aient interrogée.
Le groupe FIAT a annoncé
sa volonté de racheter Opel et Chrysler pour créer un
grand groupe automobile.
Il est fait état
du fait que le groupe Fiat envisagerait de céder ses actifs
dans le domaine du poids-lourds et de l'autocar/autobus. Cela aurait
pour conséquences de lui permettre, d'une part, de disposer de
liquidités nécessaires aux opérations de rachat,
d'autre part,de recentrer son activité sur la seul automobile.
Ces actifs dans le
secteur poids lourds et autocars sont concentrés dans le
groupe IVECO pour les poids lourds et sa filiale IRISBUS pour les
autocars/autobus. Cette dernière exploite de nombreux sites en
France dont un principal à Annonay avec plus de 1200 salariés.
Les questions sont
nombreuses :
quelle est la réalité de ces suppositions?
quelle est l'action du Gouvernement pour préserver le secteur des autocars/autobus en France?
quelle sera la position de la Commission Européenne en matière de concurrence et d'éventuelle position dominante si IVECO devait être racheter par un acteur européen?
quelles sont les intentions du Gouvernement dans la perspective d'une éventuelle restructuration du secteur poids lours et autocars/autobus?
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