Cette semaine, Martine Aubry et mon collègue Germinal Peiro, Député de la Dordogne, ont présenté les propositions du Parti Socialiste pour 2012, et surtout pour aider l'agriculture à sortir de la crise qu'elle traverse. Que l'agriculture nourrisse la population et que les agriculteurs puissent vivre décemment des revenus de leur travail, voila nos deux priorités. Alors que vont s'ouvrir différents cycles de négociations notamment au niveau européen, alors que notre agriculture traverse une crise profonde, je vous invite à prendre connaissance de ces propositions en téléchargeant le document suivant.
Téléchargement Propositions pour l'agriculture
Ci-après les propositions à l'échelle nationale :
La France mettra en place un plan ambitieux de relocalisation de son agriculture à l’échelle nationale. Les collectivités territoriales ont un rôle majeur à jouer pour cette relocalisation, à travers la restauration scolaire et la restauration collective. La révision des règles de marchés publics favorisera le choix des
productions locales et le développement des circuits courts.
La France soutiendra le développement de conventions de filières. Les filières doivent en effet se doter de capacités de régulation au travers de la généralisation de contractualisations collectives au sein de structures interprofessionnelles qui permettront, par exemple, d’assurer un prix minimum pour les producteurs. L’Etat assurera le bon fonctionnement et la bonne efficacité de ces outils, il veillera au bon
équilibre des rapports d'échange et à la juste rémunération de l'ensemble des opérateurs de la filière et notamment des producteurs.
La démarche coopérative et le développement de tous les organismes permettant le rassemblement de l’offre et la promotion des produits sera soutenue par les pouvoirs publics. La création de centrales de vente doit être un instrument de meilleure gestion des marchés agricoles par les agriculteurs
Une loi foncière favorisera la création de ceintures vertes autour des villes et permettra l’installation de nouveaux agriculteurs. Les collectivités locales seront le pilier de cette politique notamment avec la détermination des schémas d’organisation territoriale.
La suppression de la notion de surface minimum d’installation permettra de soutenir tous les projets d’installation innovants pourvoyeurs d’emplois. La France soutiendra une politique publique visant au développement de valeur ajoutée dans chacune des filières agricoles. La compétitivité de l’agriculture doit se faire par la création de valeur. Cette création de valeur ajoutée passe par la diversité des produits, les démarches de qualité et d’origine, les circuits courts, la transformation sur zone, l’amélioration des rapports de négociation au sein des filières agroalimentaires. La France dispose d'une multitude de terroirs, ce qui la dote d'une capacité à faire vivre plusieurs modèles de production agricole autour d'une gamme très large de produits.
La France soutiendra et accompagnera les agriculteurs dans leur engagement en faveur d’une agriculture durable. L’environnement, la sécurité sanitaire et le développement de la qualité sont les nouveaux facteurs de compétitivité de l’agriculture française. Rompre avec l’utilisation systématique de pesticides, d’engrais, le gaspillage de l’eau et des énergies fossiles est devenu aujourd’hui indispensable. Tous les systèmes d’agriculture durable, parmi lesquels l’agriculture biologique, doivent être généralisés.L’Etat soutiendra la recherche publique en matière d’agriculture et d’alimentation orientée vers la valorisation des produits et la prise en compte du fonctionnement des écosystèmes dans les pratiques agricoles,
Les missions de l’enseignement agricole seront rénovées pour tenir compte des évolutions territoriales et des préoccupations en matière d’emploi, de valorisation de la valeur ajoutée, de prise en compte des processus naturels dans la mis en oeuvre des pratiques agronomiques. Compte-tenu des spécificités propres à l’agriculture en outremer, une attention particulière doit être accordée à ces territoires. Une loi sur l’Outremer devra répondre à ces enjeux spécifiques.
La pluralité syndicale sera reconnue. Elle sera assurée au sein de tous les organismes interprofessionnels. La France mettra en oeuvre une grande réforme fiscale et sociale de l’agriculture française. Le régime social agricole sera remis à plat dans un souci de justice pour tous les agriculteurs, l’objectif étant d’obtenir la parité avec les autres régimes.
La retraite complémentaire obligatoire sera étendue aux conjoint(e)s d’exploitants et aux aides familiaux.
Bonjour M Dussopt, le PS parle aujourd'hui de relocalisation. Hum ! Oublions ce que le PS et vos acolytes de droite ont fait hier de l'agriculture, qui est l'agriculture d'aujourd'hui. Parlons d'aujourd'hui du cas l'Ardèche. Vous êtes un de nos députés, un élus qui cumule nombre de postes politiques de la pays alors il est imaginable que vous connaissez parfaitement la question agricole locale. Prenons le cas de jeunes futurs agriculteurs qui n'ont pas fait l'école de l'agriculture et qui ne souhaite pas investir plus de 650 000 francs (1,5ha) dans une exploitation maraîchère (100K€) pour obtenir un SMIC et 10ha de Terre pour du blé panifiable. Ils prennent Rdv avec la SAFER Ardèche, et on leur fait comprendre que la SAFER n'a pas le temps de s'occuper d'offre à moins de 300-400K€ soit 2-3 Millions de francs pour une ferme et quelques ha. (dans d'autre SAFER d'autres départements avec de tel projet on est très bien accueilli). A ce prix là on s'endette sur 2 générations et il est impossible de faire du Bio socialement acceptable. Il n'est possible que de faire du bio bobo et encore, quand bien même il faut toujours 2 générations pour payer les banques. La question est la suivante : comment ce fait-il que le prix des outils de production soit si élevé ? que des bâtiments professionnels, soit ne soit pas au prix d'ateliers d'artisans et suivent le marché de l'habitat ? Les fermes elles sont à la tête des prix de maison d'habitation. Il est urgent de sortir de la loi du marché les outils de productions et les déconnecter du marché de l'immobilier. Car ça satisfait le Triptyque magnifique : plus l'endettement initial est fort, plus la banque oriente ses objectifs de recouvrement, donc les objectifs et mode de production aux paysans. Banque agricole pour les finances, industrie agro pour les semences et matériels, vous êtes vite pied et points liés. Sauf, si on trouve uniquement des terre. Et là, il y a un problème avec des cédants et futurs cédants qui veulent vendre au prix fort car leur rémunérations sociales de retraites s'élève à une misère. Et nombre d'agriculteurs à la retraite ne vendent pas, détruisent leurs outils de production (ex : champ de cerisiers) pour déclasser leur terre et ne pas trop payer d'impôts. Cela participe à fragiliser les nouveaux qui s'installeront sur leurs terres lorsqu'ils céderont, en lieu et place d'être solidaire avec leur installation. Enquêter et vous verrait que SEUL les représentants élus politiques ont le pouvoir d'agir concrètement. Il serait pertinent puisque la société accepte les délires du marché qu'une solidarité ville/campagne puisse naître, au-delà que la vente sur des places de marchés.
Rédigé par : tinsmar | 21 juin 2010 à 15:25