La commission des lois du Palais Bourbon a terminé, mercredi 3 juillet 2013, l’examen du projet de loi "métropoles". Après quelque 240 amendements adoptés, le texte de la commission apporte des changements majeurs au projet, comme l’explique Olivier Dussopt, le rapporteur (PS, Ardèche). Rétablissement des financements croisés, métropole de Paris, métropoles de droit commun, pôles ruraux d’aménagement et de coopération... : le député fait le bilan. Prochaine étape : la discussion en séance publique, à partir du 16 juillet.
Quels changements ont été apportés au fonctionnement des Conférences territoriales de l’action publique (CTAP) ?
En tant que rapporteur, j’ai tout d’abord proposé la modification de la composition des CTAP avec l’intégration des élus de la montagne, ainsi que la modification des seuils pour lesquels la représentativité des communes est systématique.
Puis, nous avons également décidé de préciser le rôle de cette instance. Ainsi, elle n’aura pas à s’occuper des compétences exclusives, mais devra discuter des modalités d’organisation des compétences partagées sur son territoire.
Enfin, pour les compétences faisant l’objet d’un chef de filat, les collectivités chefs de file devront proposer une convention aux autres membres de la CTAP qui devront en débattre et l’adopter. Conformément à la libre administration, les collectivités pourront ou non y adhérer.
Et si elles refusent, elles ne bénéficieront plus des financements croisés.
Quel dispositif a été prévu pour Paris ?
La très bonne nouvelle du travail en commission est le rétablissement de la métropole du Grand Paris, supprimée par le Sénat. Il s’agira d’un Etablissement public de coopération intercommunale (EPCI) rassemblant la ville de Paris, l’ensemble des communes de la Petite couronne et également ouvert aux communes appartenant à des EPCI de plus de 300 000 habitants et contigus à la Petite couronne.
L’adhésion sera obligatoire pour la petite couronne et volontaire pour les autres.
Cette métropole aura des compétences de droit commun avec un accent particulier sur le logement, et pourra déléguer certaines politiques à des conseils de territoires.
Nous créons une vraie métropole sans ajouter une couche supplémentaire au millefeuille.
Des changements ont-ils été apportés pour Marseille et Lyon ?
Concernant Lyon, seuls des amendements d’ajustement technique et de précision ont été adoptés. Et aucune modification n’a été apportée à l’article 30 sur Marseille.
Et pour les métropoles de droit commun ?
Deux changements sont à souligner : à la différence du Sénat qui avait privilégié l’adhésion volontaire, nous avons rétabli le fait qu’elles sont créées automatiquement dès lors que les critères sont remplis. Puis, nous avons prévu d’autoriser une dérogation aux critères des aires urbaines pour les villes chefs-lieux de région comme Montpellier.
Que deviennent les pôles ruraux d’aménagement et de coopération ?
La commission du développement durable de l’Assemblée avait prévu une définition plus ambitieuse que celle du Sénat. Mais l’amendement a été déclaré irrecevable par le président de la commission des finances.
Les pôles sont donc maintenus dans la rédaction du Sénat.
Pour aller plus loin : La création d’un Haut conseil des territoires, qui figurait à l’origine dans le troisième projet de loi de décentralisation, est désormais au tout début du premier texte.
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