Député de l'Ardèche et maire d'Annonay, Olivier Dussopt propose trois pistes à la gauche pour contrer la réforme des collectivités locales «aux élans de populisme» imaginée par le gouvernement.
La tribune à télécharger : Téléchargement Tribune publiée sur mediaprt.fr le 28 avril 2010 - reforme des CT
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Depuis plusieurs mois maintenant, la communication élyséenne bat son plein sur les aspects les plus anecdotiques et parfois les plus caricaturaux pour préparer le terrain à une réforme des collectivités locales qui sous prétexte de simplification porte un mauvais coup à la démocratie.Que disent le gouvernement et l'UMP sans craindre d'être leurs propres caricatures? Deux choses aux limites du populisme. Premièrement, ils se posent en pourfendeurs du mille-feuilles administratif et disent leur volonté de simplifier, supprimer des échelons, rationnaliser pour une meilleure lisibilité et une plus grande efficacité. Deuxièmement, les élus locaux sont trop nombreux, coûtent cher et mènent des politiques dispendieuses. Une solution s'impose, réduire leur nombre. Fermez le banc, l'évidence s'impose avec la facilité des arguments les plus simplistes et l'aide des réflexes populistes à l'égard de la classe politique.
En réalité, le gouvernement est fidèle à sa ligne politique tant sur le fond que sur la forme. La forme comme l'écume des vagues sur laquelle se concentrent les réponses et le fond avec un projet profondément libéral et inspiré des réformes locales des conservateurs britanniques du début des années 80. En effet, quel est le sens réel du projet de réforme? Quelle est sa nature? Elle peut être définie en quelques points.
D'abord des territoires en concurrence les uns avec les autres sans aucune péréquation. La France se caractérise déjà par une part des richesses redistribuées entre les territoires parmi les plus faibles d'Europe. Avec le projet et la réforme fiscale qui l'accompagne, plus aucun élément de péréquation ne subsiste. Quand on ajoute la baisse continue des dotations de l'Etat aux collectivités, le résultat s'impose comme une évidence. Chaque territoire est renvoyé à son seul potentiel économique et plus encore à la richesse moyenne des ménages qui le peuplent dans la mesure où une part croissante de la fiscalité des collectivités reposera sur les ménages et où il sera nécessaire de compenser la perte de recettes due à la suppression de la taxe professionnelle.
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